La Marjolaine, le château du Bas-Mont
Il fut construit en 1669 par Germain Ricoeur, maître de forges, l'un des premiers industriels de la région. Le château du Bas-Mont, intégré dans le domaine de la Marjolaine, à Moulay, à quelques kilomètres de Mayenne, vient d'être entièrement restauré par son propriétaire, Jean-Marie Chapin. Celui-ci invite le public à le visiter, le samedi 8 et dimanche 9 mai, lors de portes ouvertes couplées avec un marché de produits du terroir et une exposition d'art, le tout au profit de l'association France-Alzheimer.
Entre ses vénérables murs, se sont succédés des conseillers du roi, un commandant de vaisseau du XVIIIe siècle, puis des notables mayennais, une famille de riches négociants, les Girard et Benoiste, qui possédèrent aussi un hôtel particulier place Cheverus. Certains sont inhumés dans l'église de Moulay et dans la basilique Notre-Dame.
Puis vinrent la famille Lamotte, collecteurs des impôts royaux et juges de paix, et Hernest Lechâtelain, député de 1871 à 1876. La dernière habitante des lieux, Louise Jaillard, n'a pas d'héritiers. Elle lègue le domaine du Basmont au diocèse de Laval en 1944. Pendant la guerre, le château est occupé par l'armée allemande. En 1954, il abrite un séminaire pour vocations tardives. L'association des Maisons familiales du nord de la Mayenne y installe ensuite une école. On y forme les jeunes filles au rôle d'agricultrice et de mère de famille.
Les murs écroulés puis remontés
Les Maisons familiales achètent le château en 1965. Il sera vendu à Jean-Marie Chapin, propriétaire de l'hôtel-restaurant la Marjolaine, en 2004. « Inhabité depuis cinq ans, il prenait l'eau, se délabrait à vue d'oeil, se souvient-il. Je ne pouvais pas rester les bras croisés. À part la façade, tous les murs ont été écroulés avant d'être rebâtis. On en a profité pour l'agrandir et rétablir sa symétrie. Charpente et toiture ont aussi été refaites à neuf. »
Bien qu'il ne soit pas classé monument historique, seulement inscrit, le château a bénéficié d'une restauration « dans les règles de l'art », insiste Jean-Marie Chapin. À l'intérieur, des salles de séminaire, une salle de billard français, un hammam, un jacuzzi, une salle de sport et dix chambres d'hôtel, qui s'ajoutent aux 23 de la Marjolaine. Le maître des lieux y a consacré 1,5 million d'euros.