Initialement créé par Napoléon Ier en 1813 à Vérone (Italie), dissout à la fin du Premier Empire en juillet 1814, momentanément reformé en 1870 pour défendre Paris contre l'invasion prussienne, le 137e régiment d'infanterie est finalement recréé à Nantes en 1873.
La ville de Fontenay-le-Comte est alors choisie pour accueillir le régiment, d'où la construction d'une caserne composée de trois bâtiments autour d'une grande cour carrée sur le boulevard Hoche en 1875. Elle va par la suite s'agrandir jusqu'à l'acquisition en 1974 du manoir de Jéricho voisin, lequel est détruit en 1981 à l'exception du pigeonnier.
La caserne doit son nom à Louis Charles du Chaffault (1708-1794), lieutenant général des armées navales sous l'Ancien Régime issu d'une famille de la noblesse nantaise qui encouragea l'insurrection vendéenne en 1794, ce qui lui valu d'être arrêté et mis en prison où il agonisa pendant deux mois jusqu'à y rendre son dernier souffle.
Le 137e régiment d'infanterie a profondément marqué la vie fontenaisienne, notamment avec la Première Guerre Mondiale puisqu'un grand nombre de mobilisés vendéens sont appelés dans ses rangs tout au long du conflit, lors duquel il va se distinguer à plusieurs reprises :
- fin août 1914 : le 137e RI réussi faire prisonnier le colonel du 24e régiment d’infanterie allemande ainsi qu'à s'emparer du drapeau du 68e régiment de réserve de la Landwher, exploit qui lui vaut d'être décoré de la Légion d’Honneur
- juin 1915 : le 137e RI va gagner sa première citation pour l’attaque d’Hébuterne où il va enlever successivement deux lignes de tranchées ennemies et faire de nombreux prisonniers sous des tirs d’artillerie particulièrement violents
- 12 juin 1916 : dans l'enfer de Verdun, un tir d’artillerie particulièrement violent enterre des soldats français du 137e RI l’arme à la main dans leur tranchée, épisode rendu célèbre par le mémorial de la tranchée des baïonnettes édifié sur place en 1920
- 5 mai 1917 : dans le cadre d'une manœuvre française visant à rejeter les Allemands du plateau du Chemin des Dames, le 137e remporte la bataille de la Bovelle au prix de lourdes pertes lors d'une attaque qui a duré toute la journée du lever du soleil jusqu’à la nuit tombée, ce qui lui vaut une seconde citation et la remisede la croix de guerre à son drapeau.
Après la signature de l'armistice du 11 novembre 1918, le 137e RI est désigné pour assurer la surveillance des soldats russes anciennement prisonniers des Allemands et qui attendent d’être rapatriés, puis il est affecté à la surveillance des frontières et à la garde de matériels militaires récupérés aux Allemands jusqu'à l'été 1919.
Le 137e RI reçoit sa démobilisation et rentre à Fontenay le 22 août 1919 où il fait une entrée solennelle en présence des autorités locales. Des festivités sont organisées le 28 septembre à la Gloire du 137e R.I. et en souvenirs de tous ses morts, et la remise d'un fanion d'honneur par la ville de Fontenay a lieu le 5 octobre sur le champ de foire rebaptisé pour l'occasion place de Verdun.
En 1928 une page se tourne pour le 137e RI qui est à nouveau dissous à la suite de la grande réorganisation de l’Armée française, disparittion de courte durée car il est recréé dès l’année suivante en 1929... mais il est alors stationné à Quimper. Rattaché à la 21e division d'infanterie au début de la Seconde Guerre Mondiale, il est supprimé après la débacle et l'armistice de juin 1940 pour être de nouveau recréé en 1944 et participe à la Libération.
Après avoir participé à la guerre d'Algérie entre 1956 et 1963, le 137e RI finit par retrouver en 1967 Fontenay et la caserne du Chaffault, entre-temps devenue un Centre Militaire de Formation Professionnelle, où il reste basé jusqu'à sa dissolution définitive le 11 décembre 1998. Fait exceptionnel, ses traditions et son drapeau sont toutefois conservés par le CMFP.
Une nouvelle page s'ouvre pour la caserne du Chaffault le 1er décembre 1958 avec l'ouverture du Centre Militaire de Formation Professionnelle, dont la mission première est de donner une qualification professionnelle à de jeunes appelés originaires des DOM TOM pendant la durée de leur service.
De nos jours, l'objectif du CMFP est de permettre aux militaires qui quittent les rangs des armées d’aborder leur transition professionnelle dans les meilleures conditions en leur proposant 46 formations diplômantes dans 9 secteurs professionnels porteurs d’emplois (aéronautique, bâtiment, génie climatique, industrie, mécanique, réseaux, sécurité, tertiaire et services à la personne, transport et logistique).
IMPORTANT : il va assurément de soi que la cache n'a PAS été posée en terrain militaire dans la caserne, vous la trouverez dans une rue voisine en restant sur l'espace public .