20 août 1997.
En ce mercredi, la journée s’annonce très chaude. Sur les berges de la Gironde, un cargo chypriote, l’Amavisti, est à quai pour charger 1200 tonnes de céréales à destination de Casablanca. Le bac vient de quitter le quai à destination de Lamarque avec à son bord une délégation du Conseil Général de la Gironde qui vient d’inspecter les installations du port.
10h15 : une violente explosion secoue la ville. Beaucoup pensent à un accident à la centrale nucléaire toute proche. Les plus anciens y revoient les bombardements de 1944.
En fait, ce sont 29 des 45 silos de la SEMABLA qui viennent d’exploser. Des tonnes de blocs de béton, de poutres de fer et 130 000 mètres cubes de céréales s’entassent sur 10 mètres de haut. "C’était l’apocalypse. On aurait dit un tremblement de terre. Un immense nuage de poussière s’est levé. »
Douze personnes étaient présentes sur le site : sept secrétaires, deux sous-directeurs, un chauffeur et deux manutentionnaires. Les secours retrouveront 11 corps : 10 sur le site et après une quinzaine de jours de recherches, celui d’un pêcheur qui pêchait la crevette en bord de Gironde. Le chauffeur qui déchargeait sa cargaison au cœur des silos s’en tire miraculeusement avec seulement une fracture ouverte de la cheville.
Le 28 août, jour des obsèques des victimes, Blaye se met en deuil. Sous la pluie, 2 000 personnes participent à une cérémonie du souvenir.
L’enquête judiciaire imputera l’explosion à une étincelle due à un dysfonctionnement d’un ventilateur qui aurait enflammé l’explosif mélange air et poussière.
Cette catastrophe fera évoluer les normes d’exploitation des silos à grains. Il aura fallu 11 victimes pour cela…
Vous êtes ici devant la stèle à la mémoire des onze victimes de cette catastrophe. Ayez une pensée pour eux.