Tracé :
La ligne devait se débrancher de la ligne Paris - Soissons - Hirson à la sortie est de la gare d'Aulnay-sous-Bois.De là, le tracé s'incurvait en direction du nord-est, traversait la plate-forme de l'actuel aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, puis gagnait la forêt de Chantilly, qu'elle traversait dans sa partie orientale nommée forêt de Pontarmé, proche de la forêt d'Ermenonville,après s'être jointe à la ligne de Chantilly - Gouvieux à Crépy-en-Valois et avoir desservi la gare de Senlis, la ligne contournait par l'est la forêt d'Halatte tracée sur le plateau du Valois, et gagnait la vallée de l'Oise elle devait rejoindre à Rivecourt la grande ligne de Creil à Jeumont.
Il est parfois de ces curiosités dans le paysage picard qui interpelle l’observateur, autant qu’elles attirent le regard.
Passé le moment de la découverte et donc de la surprise, certaines d’entre-elles suscitent d’ailleurs un besoin naturel d’explication et ainsi en est-il de ce pont enjambant la route départementale qui mène au petit village de Saint-Vaast-de-Longmont à une dizaine de kilomètres au sud de Compiègne, dans le département de l’Oise.
Là, plantée à proximité d’une pâture, rue du Fins, la construction est isolée, dépourvue d’une route ou d’une voie ferrée y aboutissant et lui donnant ainsi une signification.
Après quelques recherches, le promeneur curieux pourrait d’ailleurs débusquer quelques autres de ces édifices, soit au nord de l’Ile-de-France, à Villepinte notamment, soit en forêt de Pontarmé, près de Verberie toujours dans le sud de l’Oise.
Ceux-ci ne sont que les vestiges de travaux de construction d’une ligne de chemin de fer, celle qui aurait du relier Aulnay-sous-Bois à Verberie, en passant par la gare de Senlis.Voulue par la Compagnie des Chemins de fer du Nord et déclarée « d’utilité publique » le 16 mars 1916, elle ne verra cependant jamais le jour.
Les travaux de construction, débutant tardivement en 1913, furent abandonnés avec le déclenchement l’année suivante de la première Guerre mondiale.
De nouveau d’actualité après l’armistice de 1918, le projet est cependant mis sur une voie de garage par les autorités, le ministre des Travaux publics s’exprimant sur le sujet en 1920.
Il affirme alors que « La Compagnie du Nord ne peut songer à engager une dépense aussi considérable et à distraire pour la construction d’une ligne dont l’urgence ne se fait pas absolument sentir, des moyens d’action si nécessaires sur d’autre point du réseau. ». Les 160 millions de Francs nécessaires seront donc employés à la Reconstruction des régions dévastées, à d’autres travaux jugés prioritaires.Et il y a alors fort à faire …
Malgré les protestations des élus locaux, renouvelées en 1922 et 1929, avec force manifestations, le projet d’une ligne de chemin de fer Aulnay-sous-Bois à Verberie est définitivement déclassé en 1942.
A l’origine celui-ci devait permettre de délester d’une partie de son important trafic les lignes déjà existantes et joignant la capitale parisienne aux centres industriels du Nord de la France.A la gare d’Aulnay-sous-Bois, une voie nouvelle aurait ainsi quitter la ligne Paris – Soissons – Hirson en direction du Nord-Est, puis traverser la forêt de Pontarmé, à proximité d’Ermenonville, et desservir la gare de Senlis en se joignant à la ligne de Chantilly – Gouvieux à Crépy-en-Valois, enfin contourner la forêt d’Halatte à l’Est et joindre ainsi à Rivecourt, au Sud de Compiègne, l’importante ligne Creil – Jeumont. Demeurent donc en l’état, davantage que le lointain souvenir de l’affaire dans la mémoire collective des habitants du lieu, plusieurs ouvrages d’art, dont ce curieux pont ferroviaire à l’entrée du village de Saint-Vaast-de-Longmont.
Marc Nadaux