Le Boulon Traditional Geocache

Ruisseau affluent du Loir, le Boulon prend sa source, en amont de Romilly à 8 kilomètres au Nord de Danzé. En période de basses eaux, il disparaît au Sud de Danzé au lieu-dit Le Gouffre, zone d’une trentaine de mètres de diamètre.

Après un trajet souterrain de quelques kilomètres et une dénivelée de 5 mètres, l’eau réapparaît à Azé. La Fontaine Saint-Sulpice, source captée abritée alimentant un bassin situé de l’autre coté de la route, est appelée « Résurgence du Boulon ». Le débit, près de 20 litres par seconde en basses eaux, est à peu près équivalent à celui du Boulon en amont du Gouffre. Toutefois, après une injection de fluorescéine au niveau du Gouffre, l’eau colorée est ressortie 29 heures après dans le lit du Boulon à la Fosse ; l’eau de la Fontaine Saint-Sulpice n’était pas colorée (DE BRE TIZEL, 2012). La « source de la Fosse » paraît donc la résurgence principale des eaux du Boulon, « perdu »… puis « retrouvé ». La Fontaine Saint-Sulpice n’est pas « la » résurgence du Boulon. Elle est soit une exsurgence de la nappe phréatique de l’ensemble calcaire « craie du Sénonien et tuffeau du Turonien » soit une résurgence différente. L’hypothèse « résurgence » a été validée en 2013 : l’eau est ressortie colorée 46 heures après l’injection d’un produit coloré (uranine) dans un vallon près du village d’Epuisay à 7 kilomètres au Nord-Ouest d’Azé. Le trajet précis de l’eau souterraine n’est pas déterminé actuellement.

En période d’étiage, l’eau du ruisseau disparaît en aval de Danzé ; le lit est à sec et la vallée est… sèche. En période de fortes pluies, le Gouffre déborde ; le Boulon coule alors jusqu’à Azé et conflue avec les eaux de la résurgence et celles de la Fontaine Saint-Sulpice. La D.24 ou le GR de Pays Perche Vendômois-Vallée du Loir, entre Danzé et Azé, permettent de suivre agréablement cette partie de la vallée.

Le Boulon draine les eaux de la nappe libre des calcaires d’âges turonien et sénonien, nappe rechargée par les pluies d’hiver et de printemps. La perméabilité des deux roches et l’irrégularité de leur couverture d’argile sableuses à silex font que cette nappe est très vulnérable.

La vallée du Boulon dans son contexte géologique.

La vallée du Boulon a d’abord été incisée dans les sables-argiles-silex de l’« éocène détritique », puis dans l’Argile à silex (nom de la formation correspondant au résidu de décalcification des roches calcaires immédiatement sous-jacentes), puis la Craie du Sénonien (ici masquée par des colluvions riches en silex), et enfin dans le Tuffeau du Turonien.

Le tracé de la vallée suit celui d’une faille, orientée NE-SW, affectant et décalant de quelques mètres les terrains du Crétacé supérieur et de l’Éocène inférieur. Cette faille est masquée par les alluvions. Au niveau de la fracture, cassures et fissures de la roche ont facilité la dissolution par les eaux chargées en dioxyde de carbone, en surface comme en profondeur. Un réseau karstique constitué de cavités, de galeries et de conduits, en a résulté. Ainsi s’explique la localisation de l’incision initiale qui amorcera la vallée, la création du Gouffre et le cours souterrain du Boulon dans le Tuffeau.

La faille a contraint et orienté le dispositif ; il s’agit là d’un bel exemple de guidage tectonique déterminant la formation d’une vallée. Cette faille de direction dite armoricaine (NE-SW) est la traduction en surface d’une cassure plus profonde affectant le socle, support des roches sédimentaires de cette partie du Bassin parisien. Plus à l’Ouest, une faille comparable et de même direction a contraint le cours de la Braye.