Jusqu'en 1880, tous les archéologues et historiens pensaient que les deux piles du Tourillon étaient deux tours encadrant la porte d'un immense camp romain établi sur le plateau de Craponne et de Saint-Genis-les-Ollières. On les a aussi assimilées à une sorte de monument triomphal. C'est pourquoi la rue de la Tourette et des Tourillons portent ce nom dans lequel on retrouve le mot «tour».
Or, il est incontestable que ces deux piles, l'une de 12 m de haut, l'autre de 11, faisaient partie avec d'autres rudiments de construction, presque inusables, aujourd'hui, de l'aqueduc d'Yzeron.
Formé de plusieurs branches, cet aqueduc collectait les eaux sur tout son parcours à partir de 715m d'altitude.
Ce canal voûté et souterrain, de 30 à 55cm de large, couvert de dalles jusqu'au Tupinier se situait à 300m d'altitude. Là, il fallait lui faire traverser le ruisseau de Charbonnières à 193m d'altitude. Ce relief a nécessité 2 siphons consécutifs avec un réservoir intermédiaire commun situé au Tourillon.
Connaissant l'existence de cet aqueduc, la commune de Craponne a donné le nom «des Aqueducs» à la rue qui longe les deux piles restantes.
La municipalité de Craponne s’est penchée depuis plusieurs années déjà sur un projet de sauvegarde et de valorisation des Tourillons avec l’acquisition du terrain où se trouvent ces vestiges .
Des travaux ont débuté par la coupe à la base de la végétation qui progressivement va se dessécher et permettre ainsi de la retirer sans endommager la maçonnerie.
La prochaine phase de l’opération consistera à refaire les joints des pierres du blocage et du parement ; elle devrait débuter courant 2018 / 2019.