Skip to content

CEUX DE 14 - Les Mutineries Multi-cache

This cache has been archived.

Brezelour: N'étant plus dans le secteur et ne pouvant donc plus assurer une maintenance régulière, j'archive cette cache et je laisse la place, avec grand plaisir, à d'autres poseurs !
Bon geocaching à tous et toutes !

More
Hidden : 10/29/2018
Difficulty:
2 out of 5
Terrain:
2 out of 5

Size: Size:   micro (micro)

Join now to view geocache location details. It's free!

Watch

How Geocaching Works

Please note Use of geocaching.com services is subject to the terms and conditions in our disclaimer.

Geocache Description:


LES MUTINERIES

 

"Une chanson suffit au soldat français, pourvu qu'elle ait des ailes." Edouard HERRIOT / Lettre à Mayol

 

 

Les premiers refus d’obéissance de soldats français ont lieu dès 1914. Le contexte militaire est évidemment propice à l’émergence de ces cas d’insubordination. Ils sont d’abord la conséquence de la dureté des conditions de vie. La boue, le froid, la vermine, les permissions peu nombreuses et souvent retardées, l’état lamentable des cantonnements de repos, le contact permanent avec le sang et la mort, sont autant de raisons qui poussent les soldats à la rébellion. Ces mouvements de révolte interviennent aussi en réaction aux échecs militaires et contre les erreurs du commandement. Ainsi, les mutineries qui affectent l’armée française aux mois de mai et de juin 1917, sont le résultat de l’insuccès des offensives menées par le général Nivelle lors de la bataille du Chemin des Dames. Enfin, la lassitude gagne les soldats qui voient la guerre se prolonger alors que les officiers leur avaient fait la promesse que le conflit serait court. Selon les historiens, les mutineries seraient davantage la démonstration d’un sentiment de détresse extrêmement profond plus que l’expression d’une adhésion à un discours révolutionnaire.

La bataille du chemin des dames, secteur de front où se trouve le plateau de Craonne, a débuté le 16 avril 1917 à six heures du matin. Quelques objectifs fixés par l’ambitieux plan de l’état-major sont atteints, mais les pertes sont considérables. Les soldats français se heurtent à trois obstacles majeurs : le climat (mois d’avril particulièrement froid, neigeux et pluvieux), position de départ difficile (en contrebas du plateau tenu par les Allemands) et surtout méconnaissance de la complexité du système de défense ennemi. Les Allemands occupent le terrain depuis septembre 1914 et ont largement eu le temps de le fortifier. Selon Nivelle l’offensive doit durer 24 h. La réalité est tout autre puisque les combats vont se prolonger pendant des semaines…  Du 16 au 25 avril, en une dizaine de jours, on dénombre plus de 30 000 morts côté Français. Les officiers décident alors de renoncer à une offensive d’envergure et de se livrer à des attaques localisées pour affaiblir le front ennemi. Le 4 mai, le 18ème régiment d’infanterie attaque et investit le petit village de Craonne dont le nom va rester tristement célèbre dans l’histoire de la première guerre mondiale. A partir du 20 mai, des mutineries éclatent sur tout le front : elles concernent pas moins de 150 unités différentes. Le Général Nivelle est démis de ses fonctions et remplacé par le général Pétain. Le 4 juin, l’état-major décide d’annuler les attaques prévues pour le restant des mois ; les officiers sont inquiets ; le moral des troupes est au plus bas… Au bout de deux mois d’offensive, les pertes sont estimées à 200 000 hommes côté français.

Dès lors apparaissent plusieurs formes de désobéissance. Le refus de monter au front est l’acte de rébellion le plus observé durant la Grande Guerre. Les soldats, de façon individuelle ou collective, font ainsi preuve d’insubordination en ne répondant pas aux ordres de l’officier chargé de lancer l’assaut. De cette manière ils expriment leur refus de participer à des attaques qu’ils jugent couteuses en vies humaines et dont ils savent pertinemment qu’elles sont vouées à l’échec.

Les mutilations volontaires représentent une autre forme de désobéissance. Des soldats s’infligent des blessures avec leurs armes, essentiellement aux mains ou aux pieds, dans le but de se soustraire aux combats. La plupart de ces cas sont recensés au début du conflit car par la suite, les médecins militaires informés de l’existence de ces pratiques, parvenaient à détecter la cause de la blessure notamment par les traces de poudre subsistant autour du point d’entrée de la balle ce qui les amenaient à en déduire que le tir avait été réalisé à bout portant.

Dans le but de préserver leur santé physique et mentale, pour revoir leur famille dont ils n’ont plus de nouvelles et surtout par peur, des soldats se rendent coupables d’insubordination en abandonnant leur poste et en désertant. La désertion fait état de plusieurs degrés de gravité qui diffèrent si elle a lieu à l’intérieur ou au front, en présence ou non de l’ennemi, et de sa durée puisque c’est au-delà de trois jours d’absence illégale qu’un soldat est considéré comme déserteur.

Plus spontané et marginal, le phénomène des fraternisations représente également un acte de désobéissance. Cette forme de mutinerie, éphémère et cachée, apparaît dès les mois de novembre et de décembre 1914. Ces témoignages confirment l’existence de brefs instants de fraternité entre les combattants français et allemands qui s’échangeaient, outre une poignée de mains, toutes sortes de choses tels que du tabac, du pain ou des journaux.

Enfin, conséquence du rejet de la pression disciplinaire, certains soldats deviennent mutins en affirmant haut et fort leurs opinions sur la guerre allant même jusqu’à injurier leurs officiers. Ainsi, le 29 juin 1917, un soldat du 101e Régiment d’Infanterie Territoriale est arrêté pour avoir dit à voix haute : « A bas les gradés ! ». Un autre connaît le même sort pour avoir traité de « vaches » des gradés qu’il menace en criant : « Pour qui est-ce qu’on se bat… je me fiche d’être français ». De nombreux autres incidents individuels de ce type ont eu lieu durant les quatre années de guerre. Parfois ces situations dégénèrent laissant place à une brutalité incontrôlée témoignant des effets destructeurs de la violence de la guerre sur la santé psychologique des soldats. Ainsi, un soldat du 225e Régiment d’infanterie, irrité, cède et abat de manière impulsive son supérieur en se justifiant : « Je l’ai fait exprès, il m’emmerdait depuis ce matin… ».  Ces débordements sont essentiellement la conséquence d’un épuisement psychologique des soldats.

A des degrés différents, aucune armée n’est épargnée par ces mouvements de révoltes. Tous les soldats vivent le même enfer et réagissent de la même manière devant l’horreur. Ainsi, l’armée allemande doit faire face à une recrudescence du nombre de mutineries dans les derniers mois du conflit au moment où celui-ci lui échappe. Le moral des soldats allemands est au plus bas suite à l’échec de l’opération Mickael le 21 mars 1918 et les cas d’insubordination augmentent fortement.

L’armée russe n’échappe pas non plus aux cas d’insubordination et connaît un mouvement de révolte sans précédent avec la mutinerie de ses soldats cantonnés près de la commune de La Courtine, située dans le département de la Creuse. Cette mutinerie coïncide avec les mouvements de révolte qui ont lieu aux mois de mai et juin 1917 au sein de l’Armée française. Ainsi, dans le camp militaire de La Courtine, près de 10 000 soldats russes refusent d’obéir aux officiers et exigent d’être rapatriés en Russie.

L’armée Austro-hongroise est également affectée par des cas de désobéissance et des centaines d’hommes préfèrent déserter ses rangs ou se rendre.

On constate également, au sein de l’armée ottomane, un taux important de désertion et d’insubordination. Selon les témoignages, on estime entre 300 000 et 500 000 le nombre de soldats turcs qui auraient déserté l’armée impériale au cours de toute la Grande Guerre.

L’armée italienne est aussi touchée par de nombreux cas d’insubordination. Ainsi la défaite de l’armée italienne à la bataille de Caporetto, à la fin du mois d’octobre 1917, s’accompagne d’une vague d’insubordination et de désertion massive puisqu’on estime qu’environ 100 000 soldats italiens fuirent le théâtre d’opération.

L’armée britannique a quant à elle dû faire face à un faible nombre de mutineries par rapport aux autres armées européennes. Le mouvement de révolte le plus significatif a duré quelques jours dans le camp d’Etaples, sur le littoral français du Pas-de-Calais, mais a rapidement été réprimé.

 

C’est à Philippe Pétain que l’on attribue généralement le retour de la discipline au sein des forces françaises. Le 15 mai 1917, il est nommé Général en chef des armées et remplace ainsi le général Nivelle. Il va d’abord accroître la  sévérité de la répression pour mettre fin à ces mouvements de révolte. Ainsi, au mois de juin 1917, il obtient la suppression du recours en révision dans les cas de révolte ou d’insoumission et le droit de procéder à des exécutions sans en référer au pouvoir politique et donc sans recours en grâce possible. Son arrivée à la tête de l’armée française voit donc des condamnations à mort toujours très nombreuses.

Sur l’ensemble du conflit, l’armée française recense, près de 3 700 condamnations prononcées par les conseils de guerre pour des cas de désobéissance. On dénombre 1 381 condamnations aux travaux forcés ou à de longues peines de prison. 2 400 soldats français sont condamnés à la peine de mort dont 550 furent effectives. La peine de mort est faite par fusillade lors d’une cérémonie très codifiée.

A titre de comparaison, l’Italie a été le pays qui s’est montré le plus intransigeant en fusillant près de 750 soldats reconnus coupables d’actes de désobéissance tandis que 48 soldats allemands ont été fusillés pour actes de rébellion sur l’ensemble de la Grande Guerre.

Toujours dans le but de calmer les mouvements de révolte, et conscient que le commandement faisait endurer trop d’épreuves aux combattants, le général Pétain prend une série de mesures pour améliorer le sort des « poilus ». Il élève d’abord le taux des permissions pour désamorcer la désobéissance. Afin d’obtenir l’adhésion en plus de l’obéissance, il prend des dispositions pour améliorer les conditions de vies des hommes et ordonne ainsi la construction de nombreux baraquements. La logistique est améliorée ce qui permet un meilleur ravitaillement en matériel et en nourriture. De plus, le général Pétain décide d’arrêter les offensives et de les remplacer par des actions à objectif limité. Cette stratégie, plus économe en vies humaines, est perçue comme un signe d’apaisement. Toutes ces mesures ont permis de conforter la régression des mouvements de révoltes.

Additional Hints (Decrypt)

abvfrgvre. Yn pnpur snvgr "znvfba" z'n cevf qh grzcf qnaf fn snoevpngvba, zrepv q'ninapr q'l snver nggragvba !

Decryption Key

A|B|C|D|E|F|G|H|I|J|K|L|M
-------------------------
N|O|P|Q|R|S|T|U|V|W|X|Y|Z

(letter above equals below, and vice versa)