En 1890, la municipalité entreprend la construction d’un lavoir dans cette partie de la commune proche de Connerré. Les habitants ont souscrit pour moitié à la dépense estimée 800 F. L’adjudication en a été faite à M. LECHABLE Julien de Connerré sur le devis de l’agent voyer, devis qui est exemplaire de précision et d’exigence sur la qualité des matériaux:
- du sable du champ du Poteau (le plus siliceux que fournit la carrière exempt de toute matière terreuse ou marneuse)
- du gravier des carrières de Beillé pour le béton, passé à la claie et lavé
- des moellons des carrières marchandes de Connerré durs, bien gisants, sans fils, non gélifs
- des tuyaux de poterie des usines de Foulletourte
- de la chaux hydraulique de Soulitré et du ciment de Portland
- des bois de charpente de premier choix parfaitement dressés, équarris à vive arête sans aucune flache ni aubier, exempts de tous défauts, abattus en bonne saison depuis au moins un an
- des lames de sapin pour le bardage découpées à la scie mécanique sur les faces et les côtés
- du goudron de première qualité : bouilli et complété de chaux éteinte en poudre en quantité nécessaire pour qu’il acquière une consistance suffisante
- des tuiles de premier choix des tuileries de Vouvray
Mais un seul oubli ! L’EAU ! Situé au-dessus de la source sur un excédent de chemin communal, dix ans plus tard, il devient impraticable par manque d’eau. Il est reconstruit en 1901, un plus bas, en dessous des sources qui coulent sans interruption.
Nul doute que les matériaux de la démolition sont réemployés. La dépense s’élève à 1 100 F. (Arch. dép. Sarthe, 2 O 123/7)
L’alambic s’installait chaque année auprès du lavoir, pour quelques jours et accueillait les agriculteurs de la commune, venant faire « brûler » le cidre. Ce lavoir a été restauré en 1995 par le centre de réinsertion de Tuffé, »Culture et Liberté ».