C’est un majestueux doyen qui fait pas mal d’ombre à ses voisins. Plus haut, plus large, et bien plus vieux. Difficile de connaître son âge précis, mais au service des espaces verts de la Ville, on estime que cela fait sans doute près de deux siècles que le grand platane du quai Sainte-Marie vit paisiblement sa vie de feuillu.
Un cordage qui lâche
Sauf que personne n’échappe aux désagréments du temps qui passe. Il y a quelques années, un expert mandaté avait conclu à la nécessité de soutenir quelques-unes de ses branches. Des haubans ont été installés : de solides cordages accrochés en des points stratégiques pour que les branches ne s’affaissent pas. Mais il y a quelques semaines, le service des espaces verts de la Ville a constaté qu’un cordage avait lâché. « On ne sait pas si c’est un coup de vent, si c’est parce que l’arbre travaille ou que le cordage s’est usé, explique Jean-Louis Gandin, responsable du service. On a décidé de sécuriser le périmètre pour ne prendre aucun risque et un expert viendra étudier l’arbre ». D’ici la fin des opérations, six places de parking sont donc indisponibles. « On préfère ne prendre aucun risque », explique Jean-Louis Gandin.
Des racines mystérieuses
La « visite médicale » permettra de s’assurer qu’aucune branche ne risque de céder avant la fixation de nouveaux haubans. « C’est un arbre admirable, qui s’est parfaitement adapté à son environnement », raconte Jean-Louis Gandin. Qui avoue ne pas avoir totalement décrypté ses mystères : s’il a pu observer les bourrelets formés par les branches au niveau du tronc pour se consolider, preuve de son adaptation à son environnement, il ne sait pas exactement comment l’arbre se nourrit. « C’est un peu mystérieux : on suppose que ses racines sont très profondes, et puis la Saône n’est pas loin. » Les espaces verts sont donc aux petits soins pour lui, afin qu’il conserve sa bonne santé actuelle : le platane bénéficiera d’un petit élagage prochainement en plus du haubanage.