Le XIXe siècle voit la naissance de la classe ouvrière. La prolétarisation du travail se développe au fur et à mesure que le machinisme industriel vient remplacer les anciennes formes de production. Les employeurs sont les maîtres absolus des entreprises et les conditions de travail sont très difficiles. Dans ce contexte, les ouvriers s’organisent pour exiger une amélioration de ces conditions. Dans la première moitié du XIXe siècle, la lutte ouvrière se manifeste par des actions violentes.
Dans toute l'Europe, le prolétariat essaie de faire entendre ses revendications lors des journées révolutionnaires. Si en France, le droit de grève est autorisé qu'à partir de 1864, les manifestations de grévistes sont cependant très violemment réprimées par l'armée.
Toutefois, la fête du travail dans sa forme actuelle puise ses origines dans le monde ouvrier anglo-saxon. Plus particulièrement lors de la grève généralisée de salariés américains en 1886. Le 1er mai 1886, une grève généralisée paralyse un nombre important d'usines outre-Atlantique. Les salariés réclament la journée de travail de 8 heures mais les patrons s'y opposent.
La contestation est particulièrement vive à Chicago, la capitale industrielle des Etats Unis. Le 3 mai, des ouvriers grévistes se massent devant les usines Mc Cormick pour protester contre les briseurs de grève. La police charge alors la foule puis l'armée intervient. Plusieurs ouvriers sont tués. Le lendemain, un meeting de protestation réunit près de 150.000 personnes. La ville est en état de siège. C’est alors qu’une bombe explose devant les forces de l’ordre. Elle fait une quinzaine de morts dans les rangs de la police qui riposte. Si les manifestants obtiennent gain de cause, le bilan est lourd avec plus de dix morts du côté des travailleurs.
La guerre de classes est commencée.
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Trois ans après les émeutes de Chicago, en 1889, les partis socialistes et ouvriers européens regroupés au sein de l'Internationale socialiste se réunissent à Paris pour célébrer le centième anniversaire de la Révolution française. Le congrès décide d’une journée de célébration en honneur du mouvement ouvrier.En hommage aux grévistes américains tués pendant les émeutes, le 1er mai devient la « journée internationale des travailleurs ». Le 1er mai 1891, à Fourmies dans le Nord, la troupe met fin dans le sang à une manifestation pacifique d'ouvriers clamant : « C'est les huit heures qu'il nous faut ! ». Le bilan est de 9 morts et de 35 blessés
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Le 23 avril 1919, le Sénat ratifie la journée de 8 heures et fait du 1er mai de l'année suivante, à titre exceptionnel, une journée chômée, c’est-à-dire une journée non travaillée et non payée Depuis, le premier jour du mois de mai est restéela journée internationale des revendications salariales et des défilés des travailleurs. Le 1er mai 1936 a déclenché une vague de grèves conduisant à des mesures en faveur des travailleurs sous le Front populaire : les deux premières semaines de congés payés et la semaine de 40 heures.Ce n’est qu’en 1947 que le 1er mai devient un jour férié , c’est-à-dire un jour non travaillé et payé.
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Aujourd'hui, la Fête du travail est une journée chômée dans la quasi-totalité des pays d'Europe à l'exception des Pays-Bas et de la Suisse. Dans le reste du monde, le 1er mai est également fêté en Russie, au Japon, en Afrique du Sud et en Amérique latine. Aux États-Unis, où cette tradition est née, on célèbre le « Labor Day » le premier lundi de septembre, alors que le 1er mai a pour but de célébrer le Printemps.
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En France, si le 1er mai est toujours une journée de revendications notamment avec ses cortèges plus ou moins pacifiques, elle est également devenue un enjeu de lutte politique. C’est ainsi depuis 1988, le Front National a choisi cette date pour fêter Jeanne d'Arc, symbole du patriotisme. Il existait depuis 1920 la Fête nationale de Jeanne d'Arc et du patriotisme, une fête nationale officielle, célébrée chaque année lors du deuxième dimanche du mois de mai, jour anniversaire de la libération d'Orléans le 8 mai 1429
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A l’origine le triangle rouge a représenté les revendications des travailleurs, huit heures de travail, huit heures de loisir et huit heures de sommeil. En 1891, mémoire du sang versé à Fourmies, et en référence à Fabre d’Églantine, le triangle rouge symbolisant les revendications des ouvriers est remplacé par une églantine comme symbole de la lutte ouvrière. En 1941, le 1er mai est instauré comme « fête du Travail et de la concorde sociale », et l’églantine rouge, associée à la gauche, est alors remplacée par le muguet qui fait perdurer d’anciennes célébrations rappelant que le mois de mai est celui des fleurs. Le muguet, qui fleurit à cette époque de l’année, apparaît comme un symbole du renouveau et également une fleur porte-bonheur.
