Mentionnée pour la première fois en 1476, cette porte existe probablement dès l'origine de la fortification. L'édifice actuel est reconstruit, en même temps que l'enceinte, vers 1480. Formée d'un corps de bâtiment carré traversé par deux passages charretier et piétonnier fermés de ponts-levis, herse et portes dont les ancrages demeurent visibles, elle est défendue par deux grosses tours surmontées d'un chemin de ronde à créneaux et mâchicoulis. Plusieurs ouvertures de tirs marquant l'adaptation de la défense à l'artillerie sont visibles.
Ouvrage militaire, la Porte Saint-Julien possède aussi une fonction ostentatoire et juridique, comme lieu de perception de l'octroi : sa monumentalité et son décor expriment l'importance que se donne alors la cité. Ce rôle se trouve renforcé par l'abandon de sa vocation militaire après le siège de la ville en 1590 et son affectation comme hôtel de ville de 1703 à 1907. Les aménagements intérieurs sont modifiés et de nouvelles ouvertures créées. Dans les années 1870, pour faciliter l'accès à l'étage, une tourelle d'escalier est ajoutée par l'architecte Darcy. Parallèlement, plusieurs campagnes de travaux extérieurs transforment l'accès à la ville : création d'un pont fixe, modification du passage dont le sol est surélevé et remplacement du plafond en bois par une voûte en pierre.
Principal vestige de la fortification urbaine, la porte Saint-Julien, protégée au titre des Monuments Historiques depuis 1875, symbolise, plus que tout autre monument, la ville de La Ferté auprès des Sarthois. Elle marque aussi la limite entre le centre historique et les extensions des XIXème et XXème siècles de la ville.
Source : Brochure Parcours-découverte La Ferté-Bernard du Pays d'Art et d'Histoire du Perche Sarthois