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CONCARNEAU : La fontaine aux Loups Traditional Geocache

Hidden : 2/1/2018
Difficulty:
2 out of 5
Terrain:
3 out of 5

Size: Size:   small (small)

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Geocache Description:


LA FONTAINE DES LOUPS

Je vous propose de découvrir une fontaine à l'abandon .

Elle se situe sur la commune de LANRIEC .

 

 

Chasse au loup

 

           Au loup !!! Au loup !!! Durant des siècles , ce cri sema l’effroi dans toutes les campagnes.

           Dans chaque village, chaque ferme , on se transmettait à la veillée les récits de moutons , de veaux dévorés , voire de jeune vacher ou de femme revenant du lavoir attaqués par ces bêtes « féroces » .

           S’ils faisaient effectivement de nombreuses victimes parmi le bétail, les loups ne s’en prenaient pourtant que très rarement aux humains et seulement s’ils se sentaient acculés ou tenaillés par la faim .

            Mais lorsque , malheureusement , ils se produisaient , ces drames marquaient durablement les esprits . Devenu véritable incarnation du Diable , l’animal servait , du coup , de menace efficace pour les enfants désobéissants . Il est certain , en tout cas , qu’il était bien présent en Bretagne et même... à Lanriec .

 

L ’ENNEMI NUMÉRO UN

 

Le loup ne fréquentait pas que les régions inhabitées ou les grandes forêts .

Une contrée comme la Bretagne , avec sa multitude de hameaux , de bois taillis et de landes, constituait pour lui un habitatfavorable et une abondance de proies . Il était devenu un tel fléau que tous les moyens étaient bons pour en protéger les populations .

Ainsi, en 1667, le Parlement de Bretagne accordait une gratification de 300 livres à un certain Georges Hubert prétendument issu de la famille du fameux saint Hubert , celui qui avait rendu docile un loup

furieux . Il possédait, affirmait-il, le pouvoir de guérir toute personne mordue par un loup enragé .

Mais l’histoire ne précise pas si les résultats furent à la hauteur de cette confortable rétribution .

 

Plus réaliste , en 1676 , le roi Louis XIII promettait  « à toute personne ayant capturé un loup , 2 deniers de  récompense et 4 deniers s’il s’agissait d’une louve » .

Mais cet espoir de prime encourageant les paysans à traquer les loups va contribuer à rendre ceux-ci plus agressifs à l’égard des populations rurales . Des témoignages à faire frémir ponctuent l’histoire de bien des communes de la région, notamment à la fin du XVIIIème et au début du XIXème siècles .

Ainsi, en 1773, près du moulin de Coat-Aven en Melgven, une louve se jette sur Isabelle Le Deuff, une gamine de 9 ans et, sous les yeux de sa mère, l’emporte dans un taillis voisin. On retrouvera le lendemain son corps déchiqueté. Quelques jours plus tard, 4 jeunes loups seront abattus dans les mêmes parages .

 

Par la suite, la pose d’appâts empoisonnés permettra de détruire, rien qu’aux environs de Quimperlé, plus de 40 loups. Il est vrai qu’une louve pouvait mettre bas des portées de 4 à 9 petits, plusieurs fois par an !!!

 

    

     RÉVOLUTION , EMPIRE , LA LUTTE CONTINUE

En enrôlant un grand nombre d’hommes, la République a privé les campagnes de défenseurs... contre les loups. De plus, par crainte qu’ils ne servent aux ennemis du nouveau régime, les fusils sont réquisitionnés, poudre et munitions sont réservées aux armées. Moins bien entretenus, les bois voient proliférer les bandes errantes . La municipalité de Névez, par exemple, se plaint au Département : « Nous voyons, en plein jour, les loups enlever nos moutons et nos bestiaux ! » . Décidée en 1790, une nouvelle prime de 12 livres par loup tué n’aura que peu d’effet. Un administrateur détaché par Quimper fera le même constat : « Ces fauves désolent la campagne et le malheur des circonstances prive les habitants de fusils. Ils n’ont aucun moyen pour les détruire. Les loups se multiplient à une allure effrayante.
»
Un « louvetier départemental » possédant une meute de 18 chiens, piqueurs et chevaux parcourt tout le département et réussit quelques prises mais les cultivateurs protestent car loups, chiens et chevaux se jettent à travers champs sans se soucier des récoltes qu’ils écrasent.
Les villageois préfèrent se charger eux-mêmes de détruire les prédateurs, quittes à se servir de leurs outils de travail . En juillet 1795, un cultivateur de Scaër fera le voyage en charrette jusqu’à Quimper pour aller déposer à la préfecture les dépouilles de six louveteaux et leur mère qu’il venait de tuer. Il en reviendra avec 500 livres en poche.
Le Directoire départemental a, en effet, décidé de continuer à verser la prime pourvu que le demandeur puisse montrer les deux oreilles de chaque bête abattue.
 
Cette fois, la mesure aura davantage d’écho et l’on comptera 19 loups abattus dans le Finistère en 1796, 52 l’année suivante. Atteints de la rage, ils deviennent plus agressifs : Deux jeunes filles sont ainsi blessées en plein jour, du côté de Berrien. Un adulte qui les accompagnait est tué sur place.
À Plonévez, une bergère de 19 ans essaie de défendre un mouton poursuivi par l’un de ces fauves . Celui-ci lui déchire le visage. Elle ne devra la vie sauve qu’à l’arrivée de deux témoins qui réussissent à tuer la bête à coups de fourche et de faux.
 
Au fil des années, le nombre de prises ne cessera de croître. De 1810 à 1811, plus de 230 loups détruits seront comptabilisés en Finistère mais on estimera qu’avec ceux non déclarés leur nombre devait être de plus de 300 .
L’usage massif de strychnine, au cours du XIXè siècle finira par anéantir les dernières bandes.
 
 
Gravure loup
 
LOUPS LANRIECOIS
 
Le canton de Concarneau n’était pas épargné. Aux abords de Lanriec, en particulier, les passages de loups étaient chose courante. Certains d’entre eux allaient même jusqu’à soulever le vieux chaume des étables pour y attaquer moutons et bouvillons.
En 1810, Jean-Paul Bonnecarrère qui est à la fois maire de Concarneau et de Lanriec, informe le préfet qu’il va organiser, comme le demande une récente circulaire, des battues au loup tous les 15 jours « jusqu’à les avoir entièrement tués ou chassés de nos parages ». Un détachement de 10 hommes de la garnison sera même convoqué pour y participer. Les trois secteurs boisés du Moros, du Manoir du Bois et de Kergunus forment un triangle offrant des refuges faciles aux fauves. À défaut d’un nombre suffisant de fusils, les battues consistent surtout à placer dans ces trois taillis des appâts empoisonnés . 5 pièces de viande d’un kilo ont donc été confiées au chirurgien Laporte pour qu’il y mélange la noix vomique destinée à exterminer les loups qui s’y terrent.
L’année suivante, Concarneau devient le centre de répartition des appâts pour 12 communes des environs. 19 seront réservés pour Beuzec, 12 pour Trégunc. L’adjoint de Lanriec, Christophe Glémarec, est chargé de faire mettre en place les 5 nouvelles pièces de viande mortelle aux meilleurs endroits de sa commune.
 
Les loups sont-ils devenus méfiants?   On ne constatera que la disparition de... tous les renards !!!
 
Quelques fermiers préfèrent une méthode plus traditionnelle, comme Guillaume Rouat qui fait preuve de son adresse en tuant successivement une femelle puis un mâle et un troisième animal l’année suivante, en plein midi.
 
En 1816, André Coré, le meunier du Moros , abattra lui aussi un loup dans les taillis voisins, manquant de peu la femelle qui rôdait, à la recherche de proies pour ses petits . Pendant tout le cours du XIXè siècle on signalera encore la présence de ces bêtes « diaboliques » aux quatre coins du département mais en nombre de moins en moins important : 52 (seulement) seront tués en 1878-79. Undernier loup finistérien sera abattu en 1913, non loin de Tréméven. Mais, longtemps encore les lavandières rentrant au brin de nuit, hâteront le pas au moindre froissement de feuilles parmi les fougères .
 
LA MÉMOIRE DES LIEUX
 

Nombreux sont les lieux-dits évoquant le souvenir de la bête errante :

Pont ar bleiz en Nizon , Toul bleiz en Beuzec, Parc blei à l’entrée de Concarneau, rue de la Fontaine au loup en Lanriec ou Kerblaise sur cette même ancienne commune.
 
Cette dernière orthographe pourrait prêter à confusion mais aucune recherche ne nous a permis de trouver un occupant de l’endroit qui se serait appelé Blaise , baptisant ainsi , du même coup , cette métairie noble proche du bourg . En revanche , le premier cadastre de Lanriec , datant de 1810 , signale bien ce lieu mais sous l’appellation de Kerbleïs , c’est-à-dire la ferme du loup .
Les spécialistes de toponymie confirment bien que l’orthographe actuelle ne peut être qu’une francisation du Kerbleïs d’origine . La présence d’un point d’eau et d’un lavoir en cet endroit pourrait d’ailleurs l’expliquer , sources et ruisseaux attirant la faune sauvage . En ces temps où l’on se penche sur l’étymologie des lieux-dits bretons , peut-être serait-il judicieux de rendre à celui-ci sa pittoresque dénomination ancienne ?
 
Écrit par Michel GUEGUEN
N° 6
LANRIEC.COM Le journal de la rive gauche


 

 

 

 

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