L'église Saint-Aubin est citée en 1179, dans la dé- pendance de l'abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes qui, jusqu'à la Révolution, en nommera le curé. Le nom de Baubigné (Bambiniacum), apparaît dans les textes vers 1300. De l'église du 12e siècle, il ne reste que quelques pierres moulurées remployées. Dans la seconde partie du 15e siècle, l'église est reconstruite. Elle est ainsi décrite en 1843 : « Eglise de forme bizarre et dont on comprend à peine le plan. C'est une nef large et courte, environnée de chapelles placées irrégulièrement, le bas-côte gauche voûté en grande partie, à gauche et à droite deux travées sy- métriques formant la croix. Chevet plat ouvert par une grande verrière. Nef plafonnée, ...clocher du 16e siècle ». Le titulaire de la paroisse est saint Aubin, évêque d'Angers au 6e siècle.

 

 

 L'église de Saint-Aubin-de-Baubigné étant devenue insuffisante pour la paroisse, sa reconstruction fut décidée et eut lieu de 1854 à 1856 sur les plans de Tournesac et Leboucher. L'Etat fournit 20 000 francs, le comte et la comtesse de La Rochejaquelein 10 000 francs, la commune vendit des terres pour payer sa part. Mgr Pie consacra la nouvelle église en 1858. Chœur et sacristie furent reconstruits en 1877 et 1878 ; les La Rochejaquelein payèrent 30 % de la dépense. L'importance de la nouvelle église doit sans doute se comprendre en lien avec la famille de La Rochejaque- lein. · Le clocher, avec ses deux étages et sa haute flèche, domine largement l'édifice. La grosse cloche a été fondue à Saint-Aubin-de-Baubigné en 1839, les deux autres l'ont été en 1862 par Guillaume, à Angers. · Après la travée sous clocher, la nef comporte cinq travées à voûtes d'ogives, avec des collatéraux beaucoup moins élevés. Elle est éclairée par de hautes baies. La largeur des trois nefs est d'environ 16 m. · Le transept, large de 22 m, se développe sur deux travées de la hauteur de la nef centrale. La travée orientale est plus large que les autres travées de l'église. · L'abside en hémicycle, éclairée de cinq baies, apparaît peu développée par rapport aux huit travées qui se succèdent de l'entrée au transept. Ses vitraux représentent, de gauche à droite : sainte Lucie (une chapelle Sainte-Luce fut construite sur la paroisse en 1485), saint Aubin, le Sacré- Cœur, saint Louis, sainte Radegonde. Le vitrail central a été « donné par M. F. Ménard curé », le vitrail de saint Aubin l'a été par le pape Pie IX, celui de saint Louis porte les armes de Mgr Pie. Les deux autres ont été offerts par les familles La Rochejaquelein et Chabot. Un crucifix est placé sous la baie axiale. · Le maître-autel est situé dans la seconde travée du transept, aussitôt avant le chœur. Sur le devant, le Christ en croix est entouré de Marie et de Jean, de l'Eglise et de la Synagogue. · Quatre panneaux de l'ambon, représentant les évangélistes, proviennent de la chaire faite à Angers en 1860 sur les dessins du P. Bény et payée avec le produit de la vente de l'oraison funèbre de la marquise de La Rochejaquelein par Mgr Pie.

 

 

 · L'autel est dédié à la Vierge Marie. C'est aujour- d'hui l'autel du Saint-Sacrement. · Les statues de bois de Marie, Martin, Laurent proviennent de l'ancienne église. Les vitraux représentent, à gauche saint Hilaire, avec son ouvrage magistral Sur la Trinité, et saint Martin, à droite (travée ouest du transept) la Vierge à l'Enfant donnant le rosaire à saint Dominique qui a un vêtement parsemé de fleurs de lys. Ce dernier vitrail a été donné par M. Dominique et Mme Sophie Rousseau. Notons que l'initiateur de la reconstruction de l'église fut le curé Rousseau. · Dans la travée occidentale de ce bras droit du transept, se trouvent les fonts baptismaux. Un bas-relief représente le Baptême de Jésus dans le Jourdain.

 

 

· L'autel, en marbre blanc, a été fait à Poitiers sur les dessins de M. Perlat, architecte. Il a été dédié à saint Henri confesseur et à sainte Victoire, lors de la consécration de l'église par Mgr Pie, le 6 octobre 1858. Les deux candélabres, en marbre blanc de Carrare, ont été offerts par souscription des officiers prussiens frappés par la lecture des Mémoires de madame de La Rochejaquelein, veuve de Louis de Lescure, puis de Louis de La Rochejaquelein (1818). Ils sont l'œuvre de Rauch et de Tieck, sur le modèle de ceux réalisés pour les tombeaux des rois de Prusse, à Charlottenbourg. Le cénotaphe, en marbre blanc de Carrare, en l'honneur de Louis Marie de Lescure, Gui Joseph marquis de Donnissan, Henri et Louis de La Rochejaquelein, date de 1828. *· Le vitrail de cette chapelle est d'E. Hirsh, peintre verrier à Paris. Il représente la mort d'Henri de La Rochejaquelein, sous les traits de Judas Maccabée. Le personnage à casque blanc soutenant le héros est le portrait du comte Auguste de La Rochejaquelein. Cette représentation a sans doute été inspirée par l'oraison funè- bre du général comte Auguste de La Rochejaquelein, dernier frère d'Henri, par Mgr Pie (1868), citant en exergue le premier livre des Maccabées (16,2). · Le vitrail de la travée occidentale de ce bras du transept est consacré à la Vierge, entourée de jeunes filles en blanc (les Enfants de Marie), et à Joseph avec l'Enfant. La porte de cette travée garde les traces de sa fracture lors des inventaires qui suivirent la loi de Sé- paration des Eglises et de l'Etat de 1905. En 1972, le Souvenir vendéen a placé, à droite de la porte d'entrée de l'église, une plaque « A Henri de La Rochejaquelein, généralissime de l'armée vendéenne 1792-1794 inhumé dans cette église. Reconnaissance, Fidélité ». Si l'histoire est ici omniprésente, cette église est aussi et surtout celle de la communauté chrétienne qui continue de la faire vivre aujourd'hui.

 

Source : www.poitiers.catholique.fr/parvis