L'ensemble est constitué de deux édifices datés du XIIIe siècle (peut-être sur des structures antérieures) dont le château dit « comtal » et d'une maison-forte de la Poype (Poëpe) également parfois appelé « Ternier ».
Il s'agit donc de deux châteaux distincts et appartenant à deux familles différentes qui se faisaient face sur le promontoire au dessus du village de Ternier.
Les premières mentions (paroisse, village) datent de 1220 avec de Terniaco en 1220, puis Ternier (1222), Ternie (1225), ou encore Ternye (1288). Celle du château remonte à 1225, même si son édification pourrait remonter au siècle précédent.
Le château contrôlait, avec celui de Viry, la route reliant la ville de Genève à Chambéry et plus particulièrement l'axe Genève-Seyssel.
En 1536, les Bernois occupent St Julien et le pays alentour: Ternier tombe entre leurs mains; ils conservent ces terres jusqu'à la reddition du bailliage au duc de savoie en Aout 1567. Rappelons que dès le début des hostilités de 1589 (liées à l'édification du Fort Sainte Catherine à Songy par le Duc de Savoie), les Genevois s'emparèrent du pays et occupèrent le chateau de Ternier où ils laissèrent une garnison. Le 26 mai, les troupes ducales voulurent reprendre le chateau; elles mirent alors le pétard à la "fausse porte", mais la garnison leur jeta de grosses pierres à la deuxième porte et les troupes savoisiennes durent se retirer avec pertes.
Après avoir sommé en vain les occupants de se rendre, il fait mettre en batterie six canons qui tireront 125 boulets sur les remparts. Voyant qu'ils ne pourraient résister bien longtemps dans cette enceinte mise à mal par l'artillerie savoyarde, les soldats genevois acceptèrent de se rendre contre la promesse d'avoir la vie sauve, selon la vieille tradition de la "bonne guerre". Mais contre toute attente, le duc refusa et fit pendre toute la garnison, soit une quarantaine de soldats, aux branches d'un gigantesque châtaignier situé non loin de là (il a été brûlé en 1873).
Quant aux deux châteaux, déjà bien endommagés par les boulets de canon, ils seront détruits par les Savoyards. Loin d'être terminés, les combats entre les troupes du duc de Savoie et les Genevois se poursuivent le 3 juin 1589 dans la plaine de Plan-les-Ouates. La bataille dura près de quatre heures, et bien qu'inférieurs en nombre, les Genevois en furent les vainqueurs. « Irrités par le supplice des défenseurs de Ternier, ils ne firent point de quartier aux soldats du duc qui tombèrent entre leurs mains; malgré les supplications de ceux qui demandaient grâce, les arquebusiers genevois les massacrèrent tous en disant : voilà la grâce de Ternier ! »
La pensée du jour:
Qu'elle était belle cette époque, quel respect de la parole donnée. A la réflexion, je me demande si on fait mieux aujourd'hui dans ce domaine...
Les GPS étant ce qu'ils sont et la précision dans ce genre de site, un peu aléatoire; je vous donne beaucoup de photos dont vous vous servirez ou pas.