Son existence fut marquée par les changements de propriétaires au sein de grands groupes. A la mine Pauline de Montois-la-Montagne, la totalité de la production était acheminée vers l’usine de Rombas, ce qui lui a permis de résister plus longtemps aux menaces de fermeture. Un sous-sol riche en minerai de fer et en calcaire qui, déjà, prédispose le site à une intense activité d’extraction. Dès 1871, les prospections minières vont bon train en Lorraine allemande. Plusieurs industriels se mettent sur les rangs pour évaluer et délimiter les gisements ferrifères en formulant des demandes de fouille. Car si le nouveau Reich ne manque pas de charbon, le besoin en minerai de fer, lui, se fait sentir.
A Montois la Montagne, l’exploitation de la mine Pauline a débuté avec la Rombacher HüttenWerke, l’usine de Rombas construite par Karl Spaeter, un marchand grossiste en fer et en matériaux de Coblence. Après quelques années, la Rombacher HüttenWerke compteplusieurs hauts fourneaux , un laminoir et une aciérie. Elle fonctionnera ainsi de 1898 à 1918. Karl Spaeter obtiendra de l’administration impériale les concessions de Rombas (1873), de l’Orne à Moyeuvre-Grande (1873), de Rosselange (1873), de Pauline et de Grenze en 1875 à Montois.
Dès lors, des centaines de mineurs s’installent à Montois dans les cités minières construites et conçues pour accueillir cet afflux de travailleurs ainsi que leur famille. Progressivement, la Moselle s’industrialise, entraînant de ce fait le développement progressif du commerce et un changement très caractéristique dans le paysage. Sur le plateau minier, le champ d’action de l’usine de Rombas bouleverse deux villages en particulier: Montois-la-Montagne et Sainte-Marie-aux-Chênes, avec les chevalets d’acier au-dessus des puits et les énormes roues des cages d’ascenseur.
De Montois à Moyeuvre
L’année 1912 marque l’arrêt de l’extraction par le puits Pauline. Toute l’extraction se fait alors par le flanc de coteau de l’ex-mine Saint-Paul à Moyeuvre. Deux ans plus tard, le début de la guerre produit son effet inéluctable sur la production qui diminue de façon importante. Les hommes sont mobilisés et les ouvriers italiens sommés de retourner dans leur pays d’origine. La main-d’œuvre s’étoffera en 1916 avec l’arrivée des prisonniers de guerre russes.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la mine est exploitée sous l’autorité allemande de la Generalbeauftragte, et les effectifs sont une nouvelle fois complétés par l’arrivée de prisonniers de guerre soviétiques, polonais ou encore roumains. Au départ de l’occupant allemand, la direction de la mine est reprise par les Aciéries de Rombas, avant de devenir, en 1951, la propriété de Sidélor, puis en 1968, de Wendel-Sidélor.
Ici, à la mine Pauline, nous avons eu un avantage au moment où les mines fermaient les unes après les autres, souligne un ancien mineur. Le coût de revient du minerai était très intéressant car contrairement aux mines marchandes indépendantes qui livraient le minerai à l’étranger, l’ensemble de la production allait à l’usine de Rombas.
En 1963, c’est la fermeture du siège Pauline. L’exploitation continue sur le flanc de coteau "Orne" à Moyeuvre. On retient le fameux piquet de grève de 1967, qui durera trois semaines. "Toutes les mines du bassin étaient occupées, et ce 24h/24" se souvient cet ancien mineur. "Ce sont nos épouses qui apportaient la soupe. Nous avions même bloqué la réserve qui se situait à Saint-Paul, pas une tonne n’est partie!"
A sa fermeture définitive en 1969, la mine fusionne avec la mine de Roncourt pour former la mine de Orne Roncourt. L’ensemble du personnel est muté sur les mines de Roncourt et Moyeuvre.