Prenez de quoi éclairer votre chemin et suivez la piste de pastilles Fluo blanches.
( situées entre 1 à 3 m du sol )
Cette petite balade de nuit fait 1.1 Kms Aller/Retour
Lisez bien la légende avant de vous aventurer
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Les légendes et contes bretons font la part belle aux nains et lutins de toutes sortes.
Leurs noms, leurs formes varient suivant la région.
Payel, le Lutin
Moitié bêtes et moitié hommes, ils n'étaient pas aussi méchants qu'on le laissait entendre :
la plupart ne pensaient qu'à jouer quelques bons tours aux humains pour les corriger de leurs travers.
Une seule fois pourtant, à Bourg-des-Comptes, où on le nomme aussi Payel,
Maître Jean fut accusé d'avoir tué un homme…
A mi-parcours du chemin qui descend du bourg au village de la Courbe, on rencontre une sorte de
carrefour, appelé dans le pays « les trois barrières »
.Pendant la journée, l'endroit n'a rien de mystérieux ; c'est même une promenade fort agréable qui
conduit à la plus jolie courbe de la Vilaine. Mais la nuit, « les trois barrières » n'ont pas bonne
renommée : même les plus braves pressent le pas.
On raconte que c'est l'endroit choisi par Payel pour jouer des tours au pauvre monde.
Il lui arrive, par exemple, de vous laisser passer votre chemin en vous guettant simplement derrière
le feuillage, tout comme l'instant d'après il vous fait buter contre un caillou,
jette à terre votre chapeau et vous tire les cheveux quand vous passez sous une branche,
ou encore il vous choque la tête contre les pierres du chemin.
Ces choses-là ne sont point faites pour rassurer…
Un homme du village de la Courbe qui était venu travailler à Bourg-des-Comptes rentrait chez lui,
sa journée terminée. Malgré la fatigue, l'homme pressait le pas. On l'avait bien averti : « Si tu vois
vers minuit, sur un talus ou dans un creux de fossé, une tête blanche qui te regarde fixement avec
des yeux de feu, méfie-toi, c'est Payel ! Ne le menace pas, et surtout, surtout ne l'appelle pas Payel,
ou malheur à toi ! Il n'y a qu'un seul moyen de lui échapper :
tire-lui ton chapeau, flatte-le, appelle le Jeannette, gentille Jeannette… Cela suffit ! ».
La nuit s'était déjà installée, transformant les abords agréables de jour en décor fantastique et
inquiétant. Tout semblait démesuré à cette heure : les ombres des vieux chênes, le gémissement du
vent dans le bois des Rondines, la rivière tombant d'un bief dans l'autre, le bruit de ses choques
résonnant sur le chemin, jusqu'aux battements affolés de son propre coeur.
L'homme devenait plus nerveux à mesure qu'il approchait du lieu maudit.
A vouloir aller trop vite, il trébucha.
-« Fi d'garce ! On n'y voit goutte ici ».
Avec peine, il repris son équilibre et continua son chemin.
Il arriva bientôt aux « Trois Barrières ». La lune les éclairait d'une lueur frêle et étrange.
La sensation d'être observé augmenta son malaise. Un bruit insolite provenant de la haie le fit
s'arrêter. La gorge sèche, il osa appeler :
-« Oh là ! Y a quelqu'un ? ».
Dans le silence qui lui répondit, l'écho de sa propre voix se mit à lui faire peur. Puis les bruits
reprirent, sinistres. Ses yeux essayaient de s'habituer à l'obscurité. Cette fois, il allait en avoir le
coeur net : il s'avança courageusement. Une sueur froide lui glaça le dos. Là, devant lui, deux yeux
brillaient dans la nuit, deux yeux de feu. Cloué au sol, il ne pouvait détacher son regard de
l'apparition diabolique. Mi-homme, mi-bête, c'était bien Payel qui fixait ainsi. Il sentit monter en lui
une terreur irraisonnée. Oubliant les conseils donnés, l'homme s'écria :
-« J'avons point peur de toi, Payel ! Diable ou pas, j'vas me défendre ».
Dans un dernier sursaut de courage, il fit face. Il était trop tard.
Déjà il sentait le souffle de la bête maudite. Elle fut sur lui en un instant.
Au matin, des villageois qui venaient à passer remarquèrent des traces de lutte et, dans les buissons,
près des « Trois Barrières » un chapeau et des sabots. Aussitôt, ils se répandirent dans le bourg en
criant : « Le failli bien a tué ! Payel a tué ! »
Aujourd’hui les jeunes gens se font gloire de ne plus croire ce que disent les vieux, mais combien y en a-t-il, à la Courbe, gars et filles, de ceux qui font les braves à midi, et rient de tout ce qu’on voit dans les ténèbres, qui ne passeraient pas, à minuit, aux trois barrières, sans trembler comme des feuilles de peuplier.
Serez vous assez braves, ou allez vous ignorer cette légende ?
Bonne balade.