Havre de fraîcheur au cœur d’un espace vert dans la « vieille ville », à la sortie Sud du village de Saint-Pons de Thomières, en direction de Mazamet, la source du Jaur sourd, en une belle nappe cristalline et fraîche, – 10° C en été -, aux pieds d’une abrupte paroi rocheuse de 37 mètres de haut, le Roc de la Masque, – le rocher de la Sorcière -.
S’approchant de cette gueule béante, le visiteur se demande : « qu’il y a-il derrière ? » et « que cache cette curiosité naturelle qui ne date pas d’aujourd’hui ? ».
Exsurgence de type Vauclusien, elle apparaît sous une grande arche de 18 mètres de large sur 6 mètres de haut d’où s’écoule, lentement, une rivière profonde de 1m en période de basses eaux. Cette arche se trouve au pied d’une petite falaise calcaire limitant une zone rupestre de petite dimension. La source constitue un point d’alimentation en eau potable. Par ailleurs, la partie souterraine de la grotte, réseau de galeries karstiques, en relation avec le réseau de Roque Pistole, est de très grande dimension.
Fascinés par le site au centre d’une région intensément active et hospitalière, depuis le Ve millénaire avant Jésus Christ, les hommes l’ont occupé et sont même allés jusqu’à le vénérer comme un Dieu et, plus tard, ils ont choisi sa proximité pour créer, dans un environnement favorable à la vie, une villa gallo-romaine et, au Moyen-Âge, un hameau : Thomières.
Elle fait l’objet d’une légende selon laquelle la source ne serait autre qu’un monstre pétrifié par un couple par les dieux à qui l’on aurait dédié le sanctuaire de Saint-Martin du Jaur, seulement éloigné de 30 mètres de la résurgence, une église qui aurait succédé à un temple païen plus ancien.
La légende de la Source du Jaur.
Dans les temps antédiluviens, quand les Dieux courtisaient les filles des hommes, un monstre, moitié serpent, moitié dragon, happait les gens sur son passage au moyen de sa langue. C’est alors, qu’un couple de divins, Divanona et Divanogétimar jetèrent un mauvais sort et pétrifièrent l’animal. Ainsi, en nos temps présents, la gueule de l’animal, – la cavité -, et sa langue, – la nappe d’eau -, sont toujours visibles.