De tels témoignages de foi ne doivent pourtant pas masquer la réalité. Dans les années 1850, la fréquentation de l'église ne cessait de diminuer et l'abbé Magnien décida de réchauffer la piété locale. Pour cela il fit donner une mission de 15 jours pour l'Avent. Il fit appel à un père dominicain: Albert Tournel de l'ordre des frères prêcheurs, dont la mission consistait à prêcher auprès de la population. Sa mission remporta un franc succès car les fidèles retrouvèrent le chemin de l'église. Pour consacrer le souvenir de cette mission, l'abbé Magnien décida de faire ériger une croix sur la place du village. Mais la cure manquait de fonds, et pour obtenir l'argent nécessaire, on lança une souscription dans la paroisse. Cela ne suffit pourtant pas et l'abbé dut faire appel à la commune, qui vota les dépenses à l'unanimité.
La réalisation de la croix fut confiée à un sculpteur dijonnais, Paul Buffet, qui mit tout son art au sevice de l'exaltation de la foi. La croix était précédée par trois marches d'escaliers en pierre de taille à la façon d'un calvaire. Ces marches, abimées par le temps ont été remplacées au début des années cinquante par un dôme en ciment. Le soubassement de la croix, de forme carrée puis octogonale, est surmonté d'une corniche avec console. La croix en pierre a 7 m de haut et est richement décorée. Elle jaillit dune gerbe de blé allégorique enlacée par un sarment de vigne portant des raisins. Le christ se trouve en avant de la croix et une statuette de la vierge a été placée à l'arrière. Plus bas, sur des consoles aménagées sur le fut de la croix ont été représentés Saint Jean et Sainte Marie Madeleine. Le monument fut entouré d'une grille en fer le protégeant des divagations du bétail. La croix de mission fut bénite par Monseigneur Victor Rivet, évêque de Dijon , le 15 mai 1859.