Le domaine de l'Epine
Le nom du domaine de l’Épine vient de Hugo de Spina ou Spinosa, possesseur du territoire dans la période du Haut Moyen Age (1100). Au XIIIe siècle, on retrouve cette appellation pour des terrains ou la végétation est composée d’arbres ou arbrisseaux avec des branches armées de piquants (aubépine, Crataegus...),
Pierre de Corbeil, archevêque de Sens en mai 1220 nous apprend par une charte datée de juin 1223 que « Regina de Serni et Maria de Spina, son épouse, vendit 4 arpents de pré situé dans la paroisse d'Itteville au pré chantre de N.-D. De Paris »
Jacques Lecomte est le premier seigneur laïc d'tteville en 1594. Il meurt au château de l’Épine le 10 octobre 1625.
Au XVIIe siècle, le site devient une manufacture de cuivre et d'armement, dépendant de la manufacture d'armes de Versailles.
Le moulin de l’Épine ne fait pas partie du domaine du Bouchet lors de l'acquisition du château par Duquesne de 1681.
1784 est marqué par les débuts de la première filature mécanique de coton de France. Cette activité démarre avec l’aide de la famille de Noailles et avec le concours de l'aristocratie et de techniciens anglais. Les contre-coups de la Révolution mettent en péril la rentabilité de l'entreprise et le baron d'Empire . Delaitre, associé à M. Noël, investissent et développent une filature de coton et de lin. L’établissement produit des ouvrages comparables aux productions anglaises. La filature remporte, à l'exposition de 1801 , la médaille d'or pour ses productions. La demeure est ravagée par les invasions des troupes de cosaques après la chute de l'Empire en 1814. Le surendettement, puis la faillite conduisent à vendre le domaine en 1828. MM. Rabourdin et Lefèvre sont les propriétaires du domaine de l’Épine en 1831, ils reprennent les activités de minoterie avec une installation de 16 paires de meules.
En 1878, le hameau de l’Épine se compose d'une belle propriété appartenant à M. Narcisse Ravourdin, riche négociant en farines. Ce domaine comprend de vastes et magnifiques moulins élevés sur la rivière de Juine que fait mouvoir une puissante chute d'eau. Les usines ont près de 9 mètres de fondation; elle sont renommées pour leur bel outillage, leur matériel parfaitement aménagé et leur importantes dépendances. On y compte vingt ou vingt cinq meules.
Une belle maison de campagne, bien embellie et améliore par son propriétaire, est à proximité de ces moulins. Un ancien corps de ferme et le surplus de l'ancien parc de l'Epine ont été rachetés, par Mr Rabourdin : enfin une autre maison de campagne, voisine de ce corps de ferme, fait également partie de la propriété de l'Epine. Le tout peut comprendre une surface de 250 à 300 arpents. Un beau parc bien dessiné, embelli d’arbres exotiques et traversé par la charmante rivière Juine, offre un grand charme à ce beau domaine.
Les établissements furent détruits par un incendie en 1897.
Après la dernière guerre de 1940-1945 on assiste à la fermeture de l'usine SAFI qui était installée à proximité. Aujourd'hui le site est une résidence d'habitation particulière. Le château de l'Epine devient une propriété privée, le manoir est le restant des ancien bâtiments d’hébergement des filles de la Charité. Ces filles venaient de Paris et elles servaient de main d'oeuvre à la filature. Le site se transforme en une demeure bourgeoise puis en lotissement de maisons d’habitation.
