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La VGD - Le Dévès d' André Traditional Geocache

Hidden : 2/13/2016
Difficulty:
1.5 out of 5
Terrain:
1.5 out of 5

Size: Size:   micro (micro)

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Geocache Description:



Ici, au quartier du Dévès, Papa possédait sa vigne qu'il tenait lui-même de son père.
Au bord du chemin, à deux pas de la boîte, il y avait un mazet partiellement écroulé où un cerisier sauvage avait crevé le toit.
En façade côté sud sur un mur bleui par les sulfatages successifs, Papa entretenait une treille d'œillades muscades, un régal.
A l'ombre d'un mûrier multi-séculaire, il y avait aussi un puits où il tirait l'eau pour sulfater.
C'est ici au Dévès que j'ai découvert les deux viaducs d'Euzet que l'on distinguait parfaitement en direction du nord vers le mont Bouquet.

En plus de son activité professionnelle à la distillerie, Papa entretenait avec grand soin sa vigne. L'hiver c'était la période de la taille, il poudait à la main, les ciseaux électriques n'existaient pas. Cette opération de domestication de la plante est très importante et consiste à diminuer le nombre de rameaux afin de fortifier ceux qui restent en limitant son rendement pour qu'elle donne de beaux raisins de qualité.
La taille de la vigne s'étalait de décembre à février. Il faut en principe que cette taille soit terminée avant les premières montées de sève car les coupes effectuées trop tardivement ont du mal à cicatriser.

Pendant cette période de taille, Papa éliminait les souches malades ou chétives. Certains viticulteurs brûlaient immédiatement tous les déchets, ceps et sarments coupés dans un brasero mobile qu'ils faisaient suivre dans les rangées.
Papa, lui, préférait ramener dans sa 2 CV camionnette à embrayage automatique ce bois qu'il rangeait à l'abri en vue d'allumer sa cheminée.
Pendant ce temps, nous le jeudi, jour de congé scolaire, nous ne passions pas de temps devant la télé ; direction Le Dévès pour gaveller. Nous faisions des fagots de sarments qui étaient eux aussi ramenés à la maison pour les grillades d'été ou pour cuire les conserves.

L'hiver passé, la vigne commence à reprendre vie, il faut la libérer et la laisser respirer. Au début de l'hiver, la terre a été amassée aux pieds des ceps pour mettre le greffon à l'abri du froid, c'est ce qu'on appelle le " chaussage ".
En mars, le temps se radoucit, la sève commence à monter et les premiers bourgeons apparaissent : c'est le débourrement. C'est la période du labour suivi du déchaussage à la trinque. L'activité consiste à retirer minutieusement la terre et les mauvaises herbes qui se sont invitées autour de cep durant la période de dormance. Cependant, attention à ne pas planter l'outil dans la souche, cela occasionnerai une blessure pouvant avoir des conséquences fâcheuses sur la vie de la souche.

En avril, Papa attaquait les premiers traitements phytosanitaires. Il pulvérisait du souffre pour prévenir le développement de l'oïdium, champignon microscopique qui attaque la vigne. C'est à cette période, jusqu'aux " Saints de glace " vers le 10 mai, que le risque de gelée printanière est le plus important.
Le mois de juin est très critique : c'est la période de floraison puis de la fécondation par pollinisation. La fécondation ne se fait bien que par temps chaud et sec. La pluie, surtout si elle est importante, est désastreuse car elle risque d'entraîner une bonne partie du pollen. Il suffit qu'il y ait une baisse importante de la température et c'est la coulure : chute des fleurs et des jeunes fruits. C'est après cette fécondation que l'on peut commencer à imaginer le volume de la récolte à venir. On refait le palissage, remplace les échalas, les pieux et les fils de fer endommagés. C'est alors que commencent les premières tailles d'éclaircissage de l'été ou vendanges vertes. Cela consiste à éliminer certaines grappes, à effeuiller partiellement afin que celles qui restent soient bien ensoleillées et à épamprer en retirant les sarments gourmands en partie inférieure du cep.

A partir d'avril où les bourgeons sont prêts à éclore et jusqu'à la fin des vendanges, le viticulteur est toujours à la merci de la grêle mais, hélas, il n'y a pas de remède contre celle-ci si ce n'est de contracter une bonne assurance … J'ai connu la période des bombes à grêle. Les viticulteur propulsaient avec plus ou moins de succès des fusées dans les nuages à grêle. Quant ça fonctionnait, les glaçons tombaient sous forme de pluie ou chez les voisins !!
Les orages de grêle sont souvent très localisés et le seul moyen de minimiser le risque est d'avoir plusieurs parcelles relativement dispersées.

La vigne est aussi constamment menacée par des insectes et des maladies cryptogamiques (maladies dues aux champignons). Pour limiter les risques, le viticulteur procède à des pulvérisations de produits chimiques notamment à base de cuivre et de produits organiques de synthèse. Il applique régulièrement jusqu'en août ces traitements insecticides et fongicides.
Papa tirait l'eau du puits qu'il mélangeait avec une dose de sulfate de cuivre dans sa sulfateuse. Il parcourait ensuite les rangées en pompant sur sa Vermorel à l'esquine afin de bleuir les feuilles.

Avec septembre arrivait la période des vendanges. Bien souvent les enfants manquaient la classe à l'occasion de la récolte. Les travaux s'effectuaient en famille ou avec des connaissances. Pour les propriétés plus importantes, il se constituait des "colles" qui revenaient chaque année. D'abord il y eut les gavots (les Lozériens), les colles de mineurs qui venaient du pays minier de la Grand Combe, puis sont arrivés les saisonniers espagnols, puis des marocains ou algériens.
Septembre est souvent la période des fortes pluies Cévenoles. Vendanger c'est pas marrant lorsqu'il fait très chaud, c'est pénible, le dos courbé toute la journée mais lorsqu'il pleut, c'est terrible. En plus du poids des raisins, il faut soulever le poid des bottes chargées de boue et passer la journée trempé par les feuilles ruisselantes.
J'ai connu la période où pour sortir le raisin de la vigne, on coupait les raisins dans des ferrats métalliques que l'on déversait dans des cornues en bois. On y tassait le raisin à l'aide d'un quichaïré afin de comprimer la vendange, ça tenait moins de place pour le transport.

Ces comportes étaient ensuite transportées par deux porteurs à l'aide de barres en bois jusqu'au tombereau stationnée en bord de vigne. Certains porteurs portaient "à cabusaou", un homme seul portait sur la tête une petite cornue métallique, le sémalou qu'il amenait à la charrette.
Le cabusaou était confectionné avec un " sac à patates " bourré de paille, il enserrait la tête et portait sur les épaules du porteur. Il fallait bien sûr quelques coutures pour lui donner la bonne forme.
Par la suite sont arrivées les pastières étroite dites "interligne". Le tracteur monté à l'étroit circulait dans les rangées, plus d'un a virapassé avec ces engins et certains ne s'en sont pas remis et ont fini écrasés sous leur machine.... Ce mode de transport au plus près des coupeurs réduisait considérablement la manutention, les ferrats étaient directement boudgés dans la pastière. L'attelage avançait par bonds de 40 ou 50 mètres.
La récolte était ensuite conduite à la cave coopérative de Saint-Césaire de Gauzignan où Papa avait des parts. La colle finissait de remplir les seaux et quelques comportes, puis venait le moment de repos mérité, on prenait le café, on goûtait aussi.
Au retour du tracteur se posait systématiquement la question "alors ça a pesé" : 9,4°, 10°, 10,5°pour la pleine maturité des aramons et la vendange reprenait.

La fin des vendanges, au moment où les raisins ont atteint leur pleine maturité, c'est le moment de préparer la cartagène. On sélectionnait les cépages les plus adaptés, on cueillait les grappes, on trouillait les fruits pour en extraire le jus. Ensuite, chaque viticulteur faisait sa mixture en fonction de sa recette ou de son expérience.
Cette boisson spécialité languedocienne titre environ 16 à 17° d'alcool est l'équivalent du Pineau des Charentes, du Floc de Gascogne, du Pommeau de Normandie ou du Ratafia de Champagne.
La Cartagène peut se boire en apéritif, digestif, en accompagnement de melon, de chocolat, de fruits secs, de foie gras, châtaignes et avec certains plats cuisinés. Elle est traditionnellement servie en apéritif, mais on peut aussi la servir sur du foie gras, ou, pour une cartagène vieille, sur du Roquefort.

C'est ici Papa que tu m'as appris à pouder, à faire les nœuds pour attacher les pourettes, à déchausser sans blesser les ceps, à patienter en attendant la fin de la journée, et même à greffer. Bref à vivre à tes côtés.

Merci Papa André pour ces souvenirs, même si à certains de ces moments là, je ne les pas toujours appréciés à leur juste valeur.

Oui, mon Papa, tu l'as bien soigné ton Dévès.
Papa André, aujourd'hui, tu aurais eu 95 ans ...



Additional Hints (Decrypt)

Ovra qésraqhr cne yr Rhcubeovn zvyvv Avpuér qnaf yr Urqren uryvk

Decryption Key

A|B|C|D|E|F|G|H|I|J|K|L|M
-------------------------
N|O|P|Q|R|S|T|U|V|W|X|Y|Z

(letter above equals below, and vice versa)