L'histoire de la garance est étroitement liée au développement économique de nos village pendant une grande partie du XIXème siècle.
Jean Althen, un ingénieur agronome né en Arménie en 1709, arrive en France encouragé par le marquis d'Autun et, en 1754, fait les premiers essais de plantation de garance, une racine venue d'Anatolie, connue depuis l'Antiquité pour ses vertus médicinales et sa faculté de teindre les étoffes en rouge. Ces essais étant concluants, le marquis de Caumont invite Jean Althen à les poursuivre au domaine de Vasserol à Caumont en 1763.
En 1804, on dénombre 10 moulins à garance en Vaucluse. L'ascension va être fulgurante, puisqu'en 1839 en comptera 50 moulins à garance, et le Vaucluse produira environ 65% le la consommation mondiale.
La récession commence à partir de 1860 avec les problèmes d'approvisionnement en coton et, en 1869, l'identification chimique de l'alizarine de synthèse par deux ingénieurs chimiques allemands sonne le glas de la culture. En 1880, on ne compte plus qu'un seul moulin en service sur la Sorgue, et en 1884 on n'entend plus parler de la garance.