Ce lavoir est situé sur un bief (cours d'eau canalisé, permettant de garder l'eau à un même niveau) de l'Hyrôme dans le bas de la rue Nationale. Ce lavoir a été construit vraisemblablement vers la fin du XIXe siècle. Certains disent qu'il aurait été réalisé par des techniciens de l'usine du Pont où les frères Gourdon, industriels, pratiquaient l'effilochage (recyclage de la laine). D'autres pensent plutôt à des artisans du quartier du Bas Bourg : un charpentier et un forgeron.
Toujours est-il que ce lavoir possède un mécanisme unique en Anjou. En effet, le sol du lavoir est divisé en trois planchers, avec un système de poulies et d'engrenages, ce qui permet de remonter ou d'abaisser les planchers plus aisément selon le niveau de l'eau. Ces planchers mobiles reposent sur des traverses fixes à l’arrière ; l'avant remonte par un système de câbles reliés à un arbre à fentes où l'on introduit une barre, faisant levier, facile à manœuvrer. Une roue crantée bloque l'ensemble à la hauteur voulue. Restauré il y a quelques années, le lavoir pourrait fonctionner. Le système est en place, même la barre, les « bouettes et les battouets ! ». Mais pour y laver son linge, il faudrait de l'eau claire. Or le bief, asséché en amont, conserve aujourd'hui une eau verte et stagnante.
Source : Marcel Humeau