Origine du nom :
Ce fossé s'est nommé « ha ha » et « saut de loup » pour la France. Ha ha ne serait plus guère utilisé qu'en Angleterre actuellement. Le fils de Louis XIV serait le premier à avoir baptisé ce fossé qu'il aperçut dans les jardins de Meudon. En constatant tout l'intérêt de cet aménagement, il se serait écrié : ha ha !. Depuis quelques écrivains ont utilisé ce mot. Le terme « saut de loup » a été employé dans le Vendômois par HUGUES dit DU SAUT DE LOUP devenu seigneur de Souday en 1106. Depuis on commence à le trouver aux XIIIème et XIVème siècles et plus couramment depuis le XVIII ème.
Fonction :
Pour la chasse, avant l'époque des armes à feu, on creusait des fossés assez profonds, en travers des chemins, avec des parois bien verticales et on envoyait le gibier vers ces fossés pour les tuer plus facilement. Par la suite, à la renaissance, les châtelains ont hérité de propriétés entourées de hauts murs, mais ils ont percé plus de fenêtres que précédemment à leurs châteaux. Ces châtelains, afin de montrer aux visiteurs qu'ils avaient un grand domaine, aménageaient de grandes allées boisées face aux entrées du château et creusaient un grand fossé maçonné à l'intersection entre les allées et le mur d'enceinte. Ceci leur permettait de voir et de faire voir un domaine qui se poursuivait jusqu'à l'horizon, le mur d'enceinte étant interrompu par le saut de loup. Plus aucune barrière devenue inutile ne coupait la vue. Parfois, pour leur jouissance privée, les propriétaires installaient des bancs de pierre face à la vue, quelques mètres avant ce grand fossé. Par cet aménagement, ils étaient à l'abri des brigands, des amants et des bêtes sauvages, en particulier des loups, tout en préservant le gibier dans leur parc. Depuis l'antiquité les loups et par extension, les renards, blaireaux, chats sauvages, tous ces nuisibles sont pourchassés. Considérés comme dangereux, tout est mis en œuvre pour les éliminer alors que de nos jours ils sont préservés. Jusqu'au XVIII ème on nommait des lieutenants de louvèterie, depuis ce sont des auxiliaires d'agriculture, puis des conseillers cynégétiques et maintenant des piégeurs. Les fonctions, très encadrées par l'état, sont très prisées bien que bénévoles.
Sauts de loup en France :
Très peu de publications font état de saut de loup, mis à part quelques écrivains comme Balzac dans Les scènes de la vie parisienne, Maupassant dans Confessions d'une femme. On détruisit des sauts de loup en1854 dans l'Yonne et en 1899 dans l'Aube. Un village près d'Alès dans le Gard en porte le nom.
Sauts de loup à Boissy Sous Saint Yon :
C'est le plus facile à voir depuis le domaine public et celui qui est en meilleur état de conservation. Il est probable aussi que ce soit le seul à avoir conservé ses lames défensives sur les côtés, et dirigées vers le bas, qui devaient empêcher les animaux sauvages de remonter à l'extérieur, ou les brigands d'escalader le mur latéral pour pénétrer dans la propriété.