Connu au XV e siècle, le château de la Vicomté aux Grouëts a traversé le temps, à l’écart de l’histoire. Après avoir abrité les toiles du maître Lorjou, la Vicomté accueille aujourd'hui de nombreuses réceptions. Bâti à l'origine comme un manoir, l'édifice qui plus tard se nommera château de la Vicomté, a laissé peu de trace dans l'histoire locale. Des générations de nobles se sont succédé dans cette demeure, dont seul un encorbellement datant de la première des trois époques de construction, figure à l'inventaire des Bâtiments de France. Un document fait état au XVe, des seigneurs de Lisle en Vendômois et de Vaupereux. L'écrit mentionne également l'appartenance à Jean Cottereau, premier secrétaire de Louis XII et de François 1er, ainsi que Jean de Beaune, maître d'hôtel de Catherine de Médicis vers 1527.
Entre Loire et coteau, le manoir dissimulé derrière les dépendances, sur près de trois hectares au 120 rue Basse-des-Grouëts, coule une vie tranquille à la quiétude d'une résidence secondaire. Au XIXe, la façade sud flanquée de deux tours rouge à ses extrémités, se rajoute au château. S'éloignant de la noblesse en 1920, les familles Rampin et Maton transforment les lieux en hôtel-restaurant, avant de redevenir une propriété, occupée par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale, puis rachetée en 1949 par M. Robertet. C'est finalement à partir de 1975 que la Vicomté va sortir de l'ombre, avec la Société de sauvegarde de la Vicomté, fondée par les Blésois Serge Caillou et Bernard Lorjou. Le château devient alors un lieu prestigieux, où l'on donne des réceptions fréquentées par le milieu des arts. Dans la grande salle restaurée, le maître Lorjou expose ses plus belles œuvres. Un historien se souvient d'une anecdote, qui dans les années quatre-vingt fit les gorges chaudes du monde branché : « Lors d'une exposition, un étudiant marqua au feutre sur une toile du maître, cette formule peu élogieuse : « " Ceci est de la merde " - " Vous avez raison " lui répondit le plus sagement du monde Bernard Lorjou ! » Dirigé à ce jour, depuis 1999 par Denis Rouxel, le château de la Vicomté poursuit une activité commerciale de réceptions. Source : La Nouvelle République