Localisation géographique
A Grabels, aux abords de Montpellier, et en contre bas des plateaux de Naussargues et de Bel Air, la résurgence de l'Avy (prononcer l’Ábi) est un site plutôt insolite. Elle est située sur la rive droite de la Mosson, et donne naissance à un petit affluent de cette dernière, l'Avy, long seulement de 200 mètres.
Elle est répertoriée aussi sous les noms de Davis ou de Labit.
Cette source porte aussi les surnoms de « fesses de madame », en raison de la forme évocatrices des rochers proéminents visible sur la partie haute, et de « dragas », le gouffre du dragon.
La source intermittente de type vauclusien est alimentée par les eaux d’infiltration des plateaux de Naussargues et de Bel Air situés au dessus. Suivant les saisons, elle se présente au pied d'une petite falaise comme un plan d'eau tranquille ou un chaudron bouillonnant vomissant un torrent. L'eau peut y être cristalline au printemps comme laiteuse en période de sécheresse.
Contexte géologique
Le secteur concerné fait partie de la structure même dite du « Pli de Montpellier » et est constitué par le flanc nord de l'Anticlinal de Murviel plus ou moins renversé et déversé sur l'avant pays de Grabels.
Le Pli de chevauchement de Montpellier est un des principaux témoins régionaux de la phase tectonique de l'orogenèse pyrénéenne; ce pli fait aujourd'hui partie des jalons visibles permettant de relier le domaine provençal au domaine pyrénéen.
Les deux phases de plissement ayant abouti à la mise en place de la structure du "pli" sont d'âge éo-oligocène.
La première est datée de la période fini-Crétacé/ Eocène inférieur.
Sous l'effet de mouvements de socle, la couverture sédimentaire cohérente en place, datée du Jurassique, soumise aux effets de fortes contraintes et aux poussées venant du sud, se décolle au niveau des couches plastiques du Trias, et est déplacée du sud vers le nord.
La zone nord se plisse, se fracture sous les tensions, et l'érosion commence à jouer : des brèches syntectoniques se mettent en place au pied des reliefs cohérents et notamment sur les fronts de chevauchement (secteur compris entre Bel Air à l’ouest et les hauts de la Paillade à l’est).
Ces brèches passent latéralement et en avant du front, à des sédiments d'autant plus fins que l'on s'éloigne des reliefs; c'est notamment le cas à l'ouest de Grabels où les formations syntectoniques apparaissent essentiellement représentées par des niveaux marneux ou des niveaux d'argilites rougeâtres (Vitrollien).
Elles sont elles-mêmes, localement chevauchées par les niveaux de calcaires du Jurassique qui leur ont donné naissance.
L'examen de ce type de formations sédimentaires plus ou moins imbriquées a permis de dater assez précisément les différentes phases tectoniques.
A l'Eocène supérieur, date de la phase paroxysmale (Bartonien), les structures principales achèvent de se mettre en place formant alors l'essentiel de la structure chevauchante dite du « Pli de Montpellier » caractérisée localement par un front composé de formations du Vitrollien chevauchées par les niveaux calcaires du Jurassique constituant le flanc nord de l'Anticlinal de Murviel les Montpellier, à cœur de marnes aaléniennes.
Le chevauchement s'effectue sur un avant pays essentiellement constitué de marnes et de calcaires du Lutétien autochtone et d'argilites du Vitrollien syntectoniques, toutes formations composant l'assise du territoire communal de Grabels.
Postérieurement et à l'Oligocène, la totalité de ces structures est recouverte en discordance par des formations bréchiques et marneuses de l'Oligocène dont subsistent encore de grandes surfaces. Localement, des formations encore plus récentes (Miocène) ont pu recouvrir en discordance la totalité des niveaux précédents.
Contexte historique
De 9000 à 3000 avant J.C. (époque néolithique) : découverte à proximité du site de morceaux de céramique datés par les archéologues et témoignant de la présence humaine.
En 219 avant J.C. : Annibal se rendant à Rome aurait fait halte à la source de Grabels pour s’y reposer.
Au Moyen Âge : la source est réputée pour la qualité de son eau et son effet curatif sur les maladies de peaux.
En 1365 : les troupes armées de Duguesclin se rendant en Espagne séjournent quelques jours près de la source de Grabels.
En 1660 : installation de 2 moulins (à huile et à blé), côte à côte près du lieu-dit de la Paissière (mot occitan signifiant barrage, celui qui va permettre d’alimenter les meules). Ces moulins, dont on peut encore voir les vestiges aujourd’hui, deviendront des dépendances du château de Solas.
En 1850 : plusieurs blocs de pierre se détachent d’un imposant rocher qui surplombe le village pour venir finir leur course au milieu du petit affluent.
En 1943-44 : les Allemands, dans le cadre du travail obligatoire, font creuser à flanc de coteau des cavités encore visibles aujourd’hui, afin d’abriter leurs chevaux en cas de bombardements aériens. Le 24 août 1944, une partie de la population grabelloise se rassemble sur ce site pendant le passage d’une colonne allemande.
En 1954 : le site de la « source de l’Avy » devient propriété communale.
Contes et légendes
Une légende datant de la nuit des temps raconte que le Dragas est l'antre d'un énorme dragon qui sort la nuit pour enlever et dévorer les petits enfants désobéissants ou les demoiselles trop curieuses.
Il paraît que l'on peut facilement entendre le Dragon gronder en période de fortes eaux.
Une vieille rumeur Grabelloise raconte aussi qu'en vous approchant par la rive droite de la source, avec une petite touche d'imagination, vous pourrez remarquer que les rochers, érodés par le temps, ont dessiné une forme évocatrice ...
C'est pourquoi vous pourrez encore croiser des « anciens du village » qui appellent cette source « fesses de madame » ou « fesses-madame » …
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Au point de référence 01 :
1. De quel type de roche sont faîtes les fesses madame et autres roches alentours ?
2. Donnez une estimation (avec des mots) de débit d’eau le jour de votre passage. Argumentez votre réponse.
Au point de référence 02 :
3. Au moyen âge, l’eau était considérée comme curative. Pour soigner quelle maladie a-t-elle été utilisée (nom de la maladie) ?
4. D’où viennent (nom du rocher) les blocs de pierre calcaire qui se trouvent dans le lit de la rivière (et qui ne correspondent pas aux roches avoisinantes, cf question 1) ?
5. [Optionnel] Une photo de vous et/ou de votre GPS sur un des sites (à inclure dans le log.)
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Geographical location
At Grabels on the outskirts of Montpellier, and down the plateau of Naussargues and Bel Air, the resurgence of Avy (pronounced Ábi) is a rather unusual site. It is located on the right bank of the Mosson, and gives birth to a small tributary of the latter, the Avy, long only 200 meters.
It is also listed under the names Davis or Labit.
This source is also named after the nickname of « fesses de madame », because of the suggestive shape of prominent rocks visible on the top, and « dragas », the cave of the dragon.
The intermittent source of Vaucluse type is fed by seepage of the plateau of Naussargues and Bel Air located above. According to the seasons, it stands at the foot of a small Cliff as a quiet water body or a bubbling cauldron vomiting a torrent. The water can be crystalline during spring as milky in times of drought.
Geological context
The concerned sector is part of the same structure « the Montpellier Fold » and consists of the northern flank of the Anticline of Murviel more or less overturned and spilled on the front country of Grabels.
The overlapping fold of Montpellier is one of the main regional witnesses of the tectonic phase of the Pyrenean orogeny; This fold now part of visible milestone linking the provencal area the Pyrenean domain.
The two phases of folding that led to the establishment of the structure of the "fold" are of eo-oligocene age.
The first is dated to the period ended Cretaceous / Eocene.
As a result of movements from base, the coherent sedimentary in place, dated from the Jurassic, subject to the effects of high stress and breakouts from the south, comes unstuck at the plastic layers of the Triassic, and is moved from south to north.
The northern area Wrinkles, fractures under tension, and erosion begins to play: syntectonic breccias were put in place at the foot of consistent reliefs and particularly on the fronts of overlap (area include between Bel Air at the west and the hauts de la Paillade at the est).
These breccias pass laterally and ahead of the front, to the more fine sediments that we move away reliefs ; this is particularly the case in the west of Grabels where synkinematic formations appear mainly represented by marl levels or levels of reddish mudstones (Vitrollien).
They are themselves locally overlapped by Jurassic limestone levels that gave them birth.
The examination of this type of sedimentary formations more or less intertwined allowed to date quite precisely the different tectonic phases.
At the late Eocene, date of the paroxysmal stage (Bartonian), the main structures complete set up forming the bulk of the overlapped structure « the Montpellier Fold » characterized locally by a front consisting of formations of the Vitrollien thrust by Jurassic calcareous levels of Jurassic constituting the northern flank of the Anticline of Murviel les Montpellier, heart of Aalenian marl.
The overlapping takes place on a country before essentially of marl and limestone of Lutetian Aboriginal and argillites Vitrollien synkinematic, all formation at the seat of the communal territory of Grabels.
Later and during the Oligocene, all of these structures is unconformably overlain by breccia and marly formations of the Oligocene which still remain large areas. Locally, more recent formations (Miocene) were unconformably cover all the previous levels.
Historical context
From 9000 to 3000 BC. (neolithic period): discovery near the site of pieces of ceramics dated by archaeologists and witness to human presence.
In 219 BC: Annibal going to Rome would have made a stop in the Grabels source to rest.
In the middle ages: the source is known for the quality of its water and its curative effect on skin diseases.
In 1365 : Duguesclin travelling to Spain armed troops staying a few days near the source of Grabels.
In 1660 : installation of 2 Mills (oil and wheat), side-by-side near the place known as the Paissiere (occitan word meaning dam, that will allow to feed wheels). These mills, which can still be seen the ruins today, will become the dependences of the castle of Solas.
In 1850 : several blocks of stone stand out of an imposing rock that overlooks the village to finish their race in the middle of the small tributary.
In 1943-44 : the Germans, in the context of forced labour, are digging, still visible today, cavities hillside, to house their horses in case of aerial bombardment. August 24, 1944, a part of the grabelloise population gathers on this site during the passage of a German column.
In 1954 : the site of the « source of the Avy » becomes communal property.
Tales and legends
A legend dating from the dawn of time tells that the Dragas is the lair of a huge dragon that comes out at night to kidnap and devour little naughty children or overly curious ladies.
It seems that we can easily hear the Dragon scolding during high waters.
An old Grabelloise rumor also tells that as you approach by the right bank of the source, with a touch of imagination, you will notice that the rocks, eroded by time, drew an evocative form ... This is why you can still cross the « village elders » who call this source « fesses de madame » or « fesses-madame » ...
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Reference point 01 :
1. What is the type of rock of the "fesses madame" and other rocks nearby?
2. Provide an estimate (with words) of water flow the day of your visit. Argue your answer.
Reference point 02 :
3. In the middle ages, water was considered to be curative. To treat what disease it was used (name of the disease)?
4. From where (name of the rock) come the limestone block in the bed of the river (and which do not correspond to the surrounding rocks, ie question 1) ?
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