Au-delà du vallon de la Laize, on trouve le manoir seigneurial près duquel était anciennement l'église paroissiale. Une partie du manoir est en ruines, et M. le comte de Polignac, qui en est propriétaire, en conserve avec soin les murs. Le reste est habité par un fermier : la partie la plus ancienne de ce qui reste a été dessinée par M. Victor Petit; elle peut dater de la première moitié du XIVè siècle; une ligne de quatre-feuilles orne le sommet du mur.
Quand ils transférèrent l'église paroissiale, les seigneurs d'Urville érigèrent une chapelle sous l'invocation de saint Vigor, patron de l'église primitive. On voit cette chapelle de l'autre côté de la cour; elle n'a d'intéressant que deux pierres tombales du XIVesiècle qui, vraisemblablement, étaient dans l'église paroissiale, et qui furent alors transférées dans la chapelle : ces pierres ont, en effet, été rognées, ce qui prouve qu'elles ont été déplacées.
Sur une de ces pierres est un chevalier gravé au trait, ayant sous les pieds un lion. On lit autour de la pierre:
RORERT DE URVILLE CHEVALIER JADIS SEIGNOUR D'URVILLE
QUI TREPASSA L'AN DE GRACE MCCCL (1350).
L'autre pierre présente la figure de la femme d'un seigneur d'Urville, dans le costume du XIVesiècle : l'inscription atteste qu'elle trépassa à la Saint-Martin d'hiver, l'an de grâce MCCC XXV (1325).
Les rognures qu'ont éprouvées ces pierres tombales ont endommagé les inscriptions, mais il serait facile de les rétablir en entier en décrassant les caractères.
Le manoir d'Urville était entouré de fossés ; il a été acquis il y a quelques années de la famille de Labbey par M. le Cte de Polignac et réuni au domaine de Gouvix.
Source : Statistique monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont 1850.