Approchez, Ecoutez.
Si vous tendez l’oreille et s’il est décidé à conter un fait qui c’est déroulé sous ses branches que du bonheur.
Il m’a conté ce fait réel qui c’est déroulé au printemps de 1704 à Brignon. Les fantassins de marine soûls comme des pourceaux après avoir défoncé dans les caves les barriques de vin, sous les ordres de M. La Jonquière, massacrent quelques femmes qu’il prétend prophétesses tout simplement, qu’un « ensoutané » du quartier lui signale qu’elles ne vont pas à la messe.
Jean Cavalier et ses hommes déguisés en vieillards avec des fagots sur le dos arrivent. Il dispose de tout son monde, lui-même au centre, Ravanel de l’autre coté de la Droude, et Catinat vers la gauche embusqué avec sa cavalerie dans un bois de gros chênes.
Il appâte les fantassins en montrant un peu de monde. La Jonquière donne la charge, ils tirent les premiers, s’avancent à découvert en croyant avoir tout tué, alors que les camisards se sont couchés comme d’habitude, Ils ne trouvent plus que des feux follets qui les attirent au plus épais du bois, ils s’épuisent, se font écharper.
Cette fois plus de quatre cents morts comptés sur le terrain, quand aux camisards quelques égratignures sévères mais aucun mort.