Le point de départ de l'histoire de la betterave est le décret impérial de Napoléon Ier. A cause du blocus continental imposé aux Anglais, la France ne reçoit plus de sucre. Pour faire face à cette crise, le 25 mars 1811 l'Empereur ordonne par décret la mise en culture de 32 000 ha de betteraves en France, dont 200 ha pour la Marne.
Les débuts sont cependant difficiles et il y a très peu d'enthousiasme au niveau des principales régions champenoises pour débuter la betterave. A partir de 1850, la culture de la betterave va se développer, surtout dans les régions périphériques.
Pendant la guerre de 1914, la majorité des usines se trouvait sur la ligne de front et elles ont donc été détruites.
Le Syndicat betteravier du Nord-Est, tel que nous le connaissons actuellement, a été fondé en 1945.
C'est en 1948 que débute vraiment l'expansion betteravière dans la région. Les pionniers venus de la région mais aussi d'autres régions françaises ont commencé à défricher ces terres de sapins, ces savarts, qui jusqu'à présent étaient considérées comme impropres à la culture.
En 1948, est construite la première usine véritablement en Champagne, il s'agit de Bazancourt. A l’origine, Bazancourt était une distillerie construite par un industriel privé. Dès l'année suivante, les planteurs ont racheté la distillerie et ont constitué alors la première coopérative de Bazancourt. Ces coopératives vont donc assurer le développement de la culture de la betterave.
En 1950, une 2ieme usine se crée dans la Marne, il s'agit de Sillery. A partir de cette période, nous commençons à avoir des usines à l'intérieur de la Champagne. La 3e sucrerie à se construire dans la région est Châlons en 1959. La production va atteindre jusqu'à 15000 tonnes de betteraves et recevoir jusqu'à 800 camions par jour. Jusqu'en 1975, c'est la période de l'expansion. Les surfaces vont atteindre leur apogée en 1981 où il y a eu jusqu'à 124 000 ha de betteraves dans la région. C’est l'époque où les cours du sucre étaient au plus haut.
La sucrerie de Connantre a portée sa capacité à plus de 30 000 tonnes de betteraves, c'était alors la plus grosse sucrerie de betteraves du monde. Puis les surfaces ont baissé, les cours ne se sont pas maintenus. La sucrerie de Châlons a failli fermer à cette époque-là.
C'est le Syndicat betteravier qui a négocié avec Béghin-Say pour convenir de conserver Chalons. Ce fut le 1er sauvetage.
Comme le confirme le directeur de l’établissement de Sillery, également en charge du site de Fagnières, l’établissement de Châlons a exercé une activité de production de sucre jusqu’en décembre 2003, après cette date, seule l’activité de stockage de sucre a été maintenue. L’activité de production s’est quant à elle totalement achevée en 2004. À ce jour, seul le stockage et l’expédition de substrats liquides sucrés, coproduits de la fabrication du sucre à partir de betteraves sont réalisés sur le site.
Pourtant, officiellement le site d’une superficie de 23 hectares est à vendre. Mais les différents acteurs qui en ont la charge ont du mal à s’accorder. Cristal Union qui fut un temps vendeur ne l’est plus vraiment et maintient un prix élevé décourageant les potentiels acheteurs : 12 millions d’euros. Des acheteurs potentiels ont visité l’usine sans pour autant acter la vente. Raisons évoquées : un prix trop élevé et une voie ferrée trop éloignée.
La communauté d’agglomération quant à elle, souhaite que le site qui bénéficie d’énormes potentiels soit repris dans les plus brefs délais tandis que la municipalité, elle, ne souhaite absolument pas voir s’installer une industrie polluante ou facteur de gêne pour ses administrés comme ce fut le cas avec les odeurs de la production betteravière
Suite à la remarque d'un futur Géocacheur, Bibimot je précise que la première Sucrerie Marnaise est celle de Sermaize les bains crée en 1854. Merci à Bibimot pour cette info. Il a travaillé sur le site 12 années.