François Fournier est né à Sarlat le 6 septembre 1773, fils d’un cabaretier, ainé de 7 enfants. Petit prodige intellectuel, il reçoit une solide instruction (il parle latin) mais il possède également du talent pour les exercices physiques. Clerc de procureur, il s’ennuie ; il adhère aux idées révolutionnaires et monte à Paris, où il s’enrôle dans la cavalerie. Au bout de quelques mois, il reçoit un brevet de sous lieutenant au 9ème Régiment de Chasseurs de Vienne (Isère).
Affecté à l'armée des Alpes en 1792-93, il se fait remarquer par des prises de position jacobines outrées, ce qui lui vaut d'être destitué après la mort de Maximilien Robespierre et même emprisonné à Lyon. Il parvient à s'évader et il est réintégré dans l'armée du Nord où il nommé directement Chef d’escadron au 16ème Régiment de Chasseurs de Reims. Il y poursuit les officiers, les dénonce, les bat en duel. Ses nombreuses victimes sont aussi des civils… car beau garçon et splendide cavalier, les femmes ne lui résistent pas !
En 1794, il est condamné à 5 mois de prison pour malversation. Il n’a de cesse d’être réintégré : il y parvient et en 1797 il est nommé aide de camp du Général Augereau. Par un stupéfiant stratagème, il se fait nommer Colonel du 12ème Régiment de Chasseurs en 1799. Dès 1800, il se heurte à Bonaparte ; en 1802, il entretient l’agitation contre lui et le 16 mai 1802, le Colonel Fournier est destitué pour complot, emprisonné au Temple et envoyé en résidence surveillée à Périgueux.
Il est réintégré en 1805 pour participer à une campagne en Martinique, qui tourne court. Désormais sa carrière sera une alternance de hauts faits héroïques et d’incartades. Il devient chef d'état-major du Général Lasalle et se distingue en 1807 dans plusieurs charges de cavalerie : à la Bataille d'Eylau, à Guttstadt et à Friedland. En récompense de ces faits d'armes, l’Empereur le nomme Général de brigade, le 25 juin 1807, puis Baron d’Empire en 1808. Envoyé en Espagne, il se couvre de gloire à la bataille de Lugo, mais c’est à cette époque qu’il chasse à coups de sabre un aide de camp du Ministre de la guerre : il est relevé de son commandement. Il retourne cependant en Espagne en 1810, où il mène une charge héroïque à Fuentes de Oñoro ; à la tête de sa brigade de chasseurs "il Demonio" fait 2000 prisonniers.
En 1812, il est promu général de Division et participe à la campagne de Russie et se distingue encore lors de la défense des ponts de la Bérézina. Puis il combat en Saxe et il est fait Grand Officier de la Légion d’honneur le 14 juillet 1813. Peu après, à l’occasion d’une nouvelle altercation avec l’Empereur, il est arrêté et destitué ; il se rend sous escorte à Mayence et fait encore preuve de panache pendant son transfert.
A la restauration, Louis XVIII le rétablit dans son grade et il devient inspecteur général de la cavalerie. Il sera fait Comte, chevalier de Saint-Louis mais se fera toujours et encore remarquer par ses excentricités.
Il meurt dans son lit à Paris le 18 janvier 1827, à l’âge de 53 ans.
Le roi lui avait permis de s’appeler Fournier-Sarlovèze, en hommage à sa ville de naissance et ses compatriotes lui élevèrent ce monument.
