« Ici était Essertoux, village noyé en 1948 au service de la nation. »
C'est ce que vous pourrez lire sur la discrète stèle érigée pour perpétuer le souvenir du village englouti sous les eaux de la retenue du barrage de Génissiat.
Le village d’Essertoux n’est plus, il reste seulement un lieu-dit en bordure du lac artificiel formé par le Rhône. Autour de l’ancienne guinguette, un petit groupe de maisons s’est formé, présence attestant qu’Essertoux n’est pas tout à fait mort.
Le village d’Essertoux
Situé sur la commune d’Éloise, Essertoux aurait pu continuer longtemps à couler des jours heureux, comme depuis des siècles, au bord de l’abrupte falaise qui domine le Rhône impétueux. Des écrits vieux de plusieurs siècles parlent, à propos de ce village, du hameau des « Certons d’Arlod » (littéralement « près du fleuve »). Plus tard, des documents le nommeront, par déformation, village « des Certoux », à l’origine du nom moderne d’Essertoux.
Autrefois, avant le rattachement de la Savoie à la France en 1860, le Rhône constituait la frontière entre les royaumes d’Italie et de France. Essertoux occupait alors une position stratégique et une passerelle était érigée entre les deux rives.
La passerelle d'Arlod
Ce passage piéton était très fréquenté, initialement sous la forme de " pont aux planches d'Arlod ", composée de 3 sapins joints...
Elle se trouvait à environ 1 km en aval des Pertes du Rhône, en contrebas des villages d'Essertoux et d'Arlod, aux pieds des ruines de l'ancien château d'Arlod, résidence de Louise de Savoie, mère de François 1er.
Sous l'autorité des comtes de Savoie, elle servait de communication entre leurs états et le Bugey. A l'époque des zones franches, le poste de douane à l'abris des rochers permettait la surveillance des contrebandiers.
Mais la construction du barrage de Génissiat sonnera le glas du village et de la passerelle, devant être engloutis par le lac artificiel créé par la retenue des eaux.
En 1936, les premiers habitants quittent le village, certains pour la ville, d’autres pour gagner les hauteurs au-dessus du futur lac de retenue, d’autres enfin s’expatriant loin de la région.
Cette période fut un déchirement pour les habitants qui devaient, avant de partir, démolir eux-mêmes leurs maisons pour faciliter la mise en eau…
Les derniers habitants quitteront les lieux quelques mois à peine avant le début de la mise en eau, en janvier 1948.
Lorsque le niveau atteindra le village pour l’engloutir à jamais, il ne reste de celui-ci que des ruines visibles à de rares occasions lors d’opérations de maintenance d’EDF.
Les ruines
souces: http://www.ledauphine.com/ain/2013/08/17/essertoux-un-village-sacrifie-pour-la-nation / http://etcomp.pagesperso-orange.fr/bellegarde/passerel.htm
Vous pouvez désormais vous rendre à une cache toute proche pour que le souvenir reste: GC59KAM Essertoux 2 - pour ne pas oublier