La gare du tramway de Potigny
Comme de nombreux petits villages alentours, Potigny fut desservie par le tramway à vapeur de la ligne Caen-Falaise, de 1902 à 1932.
Ce petit train, exploité par la Société Anonyme des Chemins de Fer du Calvados, circulait sur une voie étroite de 60cm et reliait les deux villes par un tracé de 46 km (au lieu de 34 à vol d'oiseau) en 3h20 et à une allure moyenne de 13.8 km/h.
En plus des voyageurs, ce réseau permit également d'assurer le transport du minerai de fer, en attendant la mise en service du Chemin de Fer Minier en 1920, grâce à une liaison de 1 km avec le carreau.
Chemins de fer du Calvados
Les Chemins de fer du Calvados correspondent à un ancien réseau de voies ferrées d'intérêt local à voie étroite de type Decauville (0,60 m). Le réseau est ouvert par étapes à partir de 1891 d'abord par la Société anonyme des établissements Decauville Aîné, puis, à partir de 1895, par la Société anonyme des Chemins de fer du Calvados. Incapables de faire face à la concurrence croissante du transport routier, les lignes du réseau sont fermées les unes après les autres à partir de 1929. La dernière ligne en service, exploitée à partir de 1937 par les Courriers Normands, est gravement endommagée lors de la bataille de Normandie et l'exploitation cesse définitivement en 1944.
Desserte des mines
Des embranchements viennent se raccorder à la ligne Caen - Falaise afin de desservir les mines de la plaine de Caen.
À Urville, une estacade et des voies de chargement sont aménagées au débouché de la galerie13.
Mais les Chemins de fer du Calvados peinent à répondre à la demande des mines. Les trains, qui, du fait de leur poids, doivent être divisés en deux pour affronter les rampes, mettent trois heures pour parcourir les 32 km qui séparent Potigny du port de Caen (bassin Saint-Pierre).
En 1909, August Thyssen achète des terrains sur le plateau de Colombelles pour y construire une nouvelle usine sidérurgique. Dans la perspective de l'accroissement du trafic minier, les mines de Soumont envisagent dès 1910 de construire une ligne affectée au trafic minier. Les CFC menacent alors d'abandonner la ligne Caen - Falaise si le trafic minier lui est enlevé ; la société s'engage à augmenter sa capacité et réfléchit à la possibilité de construire une nouvelle ligne. Finalement un accord est signé le 28 mars 1911 entre les CFC, la Société des mines de Soumont, la Société minière et métallurgique de Normandie et la Société des hauts-fourneaux de Caen (future SMN).
Une ligne en site propre à écartement standard, longue de 29 km est reconnue d'utilité publique par un décret du 3 avril 191214. Les hauts-fourneaux de Colombelles entrent pleinement en service en 1913, mais, du fait de la Première guerre mondiale, le nouvel axe ferroviaire les reliant au carreau de Soumont n'est ouvert qu'en 1920.
La ligne est exploitée par la Société des mines de Soumont, sous le contrôle du service des mines15. Les CFC sont toutefois garantis de transporter entre 50 000 t et 250 000 t par an ; dans le cas contraire, les CFC recevront une indemnité compensatoire de 35 centimes par tonne16. En réalité, les quantités de minerais transportées iront en décroissant et les CFC toucheront les indemnités, même après la fermeture de la ligne Caen - Falaise en 1932-1933.