La réputation de ce magnifique château médiévale n’est pas due qu’à son histoire féodale, mais également à ses spectaculaires scènes de hantise, au point d’être considéré aujourd’hui comme le château le plus hanté de France.
Je vous raconterai au fil des caches l’histoire des différents spectres que vous pourriez rencontrer.
Bien sûr avant de leur confier ces caches, je leur ai demandé à chacun leur autorisation.
Merci de faire preuve de respect et ne pas tourner en dérision leur « hantise »
Les deux caches qui suivent sont chargées en émotions car elles vous conteront une histoire que bien peu de blandynois connaissent, celle de Jeanne et Rodrigue.
Cette première cache est consacrée à Rodrigue même si vous pourrez y croiser également Jeanne.
Laissez moi vous conter leur histoire.
Nous sommes à la Saint-Jean et une fête des plus somptueuses est donnée par le seigneur de Blandy en l’honneur de sa fille, la belle Jeanne.
Musiciens, chanteurs, troubadours, conteurs et acrobates se mêlent dans la grande cour centrale entourée de hautes tours et de murailles, à la foule innombrable des convives.
Les plats préparés sont si nombreux que l’on aurait pu tenir un siège durant cent ans, et le vin coulait à flot.
Au plus fort de midi, le seigneur se leva et ordonna le silence. Tous se figèrent devant le moment que chacun attendait et qui devait annoncer le mariage prochain de Jeanne. Tous les regards se portèrent sur Jeanne qui, au bras de son père, restaient les yeux baissés. Mais tous avaient en tête le nom de celui qui aurait sa main et dont on attendait la proclamation.
Qui de Geoffroy ou de Rodrigue aurait Jeanne comme épouse ? Tous deux étaient de courageux chevaliers, l’un moins instruit que l’autre, mais qui se rattrapait par une morale bien plus honorable.
Tous deux affirmaient aimer sincèrement Jeanne, au regard profond et aux cheveux noirs comme l’ébène.
Entre eux deux, Jeanne avait une réelle préférence et avait déjà échangé un baiser non loin des portes du château. Elle gardait cela pour elle, afin de ne pas déplaire à son père…
« Mes amis ! » dit-il « ma fille Jeanne prendra un époux ; et comme je ne peux choisir pour elle, j’en appelle au destin et à Dieu ! Que Rodrigue et Geoffroy combattent dans le pré de la Brosse! Le vainqueur prendra ma fille pour épouse ».
La foule escorta les jeunes hommes jusqu’au bas du village, Jeanne les suivit, torturée par la crainte de perdre celui qu’elle aimait, et de devoir vivre avec un homme dont les manières lui faisaient horreur.
Ils prirent tous deux l’épée. Le cercle des convives se fit tout autour. Les premiers coups portés étaient d’une rare violence. Rodrigue tomba puis se releva. Geoffroy se lança de nouveau à l’attaque comme un aigle sur sa proie. La rage s’était emparée de lui ; il criait et jurait de toutes ses forces. Une pluie de coups d’épée s’abattit sur le bouclier de Rodrigue, qui reculait. Il se trouvait maintenant dos au mur. Rodrigue, épuisé, lança un dernier assaut, héroïque. Mais son épée fut arrêtée nette et se brisa.
Le silence se fit.
Alors Rodrigue, lâchant à terre son bouclier et ce qui restait de son épée, regarda Jeanne et lui cria : « Mon amie, pardonnez-moi, j’ai perdu. Alors, je vous offre ma vie »
A ces mots, Geoffroy frappa de son bouclier le visage de Rodrigue qui tomba à terre. Dans un dernier hurlement de fureur, il leva son épée et et lui ôta la vie.
Les yeux de Jeanne s’emplirent de larmes, mais elle resta digne et ne cria pas.
Non qu’elle n’était pas effondrée par la perte de son amour, mais parce qu’elle s’était déjà préparée à le rejoindre.
On décida d’enterrer non loin d’un chêne, et de la chapelle (aujourd’hui disparue) le corps de Rodrigue.
Les fées témoins de cette tragédie gardèrent la sépulture de Rodrigue, ce valeureux amoureux qui offrit sa vie à Jeanne.
La cache est contenue dans cet ossuaire gardé par les fées qui vivent dans le chêne situé à deux pas.
Que devint Jeanne, allez donc à la cache # 3
