Poilu
Désignation des soldats français dès le début de la guerre de 1914-1918. L’origine du terme est plus claire qu’on ne le croit souvent, puisqu’il est attesté dès le XIXe siècle, pour désigner un soldat endurant et courageux, dans l’argot militaire. Il arrive souvent que le poil soit signe de virilité́, de courage ou d’expérience. L’usage massif du terme en 1914-1918 tient en outre à plusieurs éléments liés : la difficulté́ effective, à l’hiver 1914, de se raser, le caractère rudimentaire de la toilette au front ; l’obligation pour tout militaire jusqu’en 1917 de porter la moustache, la simplicité́ de la désignation qui permet aux journaux et à l’arrière de mettre en scène la familiarité́ et la proximité́ avec les combattants.
Un poilu? C'est un tas de glaise et de grésil.
Agrémenté d'un sac, aggravé d'un fusil.
Ça vous a constamment la bouffarde à la gueule.
C'est vêtu comme un ours et. ..ça n'est pas bégueule.
Mais c''est si délicat, ce pithécanthropus,
Que ça se fait conduire au bal en autobus.
Est-ce un grognard ? Non pas. Un Marie-Louise ?
Mieux, c'est l'un et l'autre dans la même chemise.
C'est aussi bien Barras que Lannes ou Masséna,
C'est l'archer de Bouvines et le dragon d'Iéna,
C'est un monde, une époque, un symbole, une aurore,
Un rayon prodigieux, un astre, un météore.
Un beau rêve enchâssé dans du cuir et du fer.
C'est parfois un sourire et parfois un enfer,
C'est toujours un héros, trop souvent anonyme,
D'Artagnan dans Brutus, Kléber dans Cyrano.
Un poilu, c'est une âme avec un numéro.
Ça mange on ne sait quand, ça vit comme un termite.
C'est fier comme un vidame et pur comme un ermite.
C'est informe, innommable et c'est couvert de poux
C'est votre fiancé, madame... ou votre époux.
Poème anonyme signé : Un Poilu