Abbaye Saint-André en Gouffern
Troublant patrimoine qui ne saurait renier ses origines.
Voici qu'au détour d'un massif boisé le paysage se dérobe entre lande et bruyère au rebours des siècles...
Était ici une abbaye cistercienne, Saint-André en Gouffern, que le comte de Pontieu Guillaume, surnommé Talvas, puissant seigneur du duché, fonda en 1130.
Voyez donc ces terres défrichées par les moines. De cette grande abbaye restent trois bâtiments qui, seuls, ont survécu aux démolisseurs de la Révolution. L'abbaye fut alors adjugée comme bien national à un Sieur Bellou, laboureur à Villers Canivet qui, en une année, avait tout détruit, ou presque.
Car trois somptueuses bâtisses… L'une porte sur son flanc, tels de troublants stigmates, les arcatures qui sont les vestiges de l'église abbatiale. Une autre, éclairée de belles baies gothiques, vous mènera jusque dans la grandiose intimité de sa salle voûtée d'ogives... Est-ce l'écho d'une quête de vivre en harmonie avec le Ciel et la Terre qui se ressent entre ces murs ? ou le témoignage du message de saint Bernard à travers les siècles ? Si l'âme des lieux ne meurt jamais, celle d'une abbaye moins encore.