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LE LAVOIR DES BOULIDOUS Traditional Geocache

Hidden : 4/14/2013
Difficulty:
1.5 out of 5
Terrain:
1.5 out of 5

Size: Size:   regular (regular)

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Geocache Description:





Écoutez-les chanter ces jolies lavandières au cœur léger…

Entendez-les ‘rouméguer’* ces dames que rien ne saurait étouffer…

Regardez-les sécher sur l’herbe verte nos vêtements forcément usés...

Contemplez-les avec ravissement tous ces lavoirs du temps passé…

La plupart des lavoirs qui parsèment nos villes et nos villages sont de construction tout au plus centenaire. Ces espaces dédiés à la ‘bugade’** sont nés avec le XXème siècle et, dès son milieu, se sont retrouvés techniquement dépassés…

Pourtant, source de progrès hygiénique indéniable, ils ont permis une petite révolution. Avant, ce n’était qu’au château, chez les nobles et chez quelques très riches bourgeois que l’on faisait laver le linge dans des bassins privés. La majorité de la population avait à peine de quoi manger et, de ce fait, tous les autres soucis passaient au second degré.

Le progrès industriel aidant, les mœurs évoluant, petit à petit l’achat et donc l’entretien du linge devint un problème. L’eau au robinet n’étant pas encore inventée, il fallut dédier des endroits à cette unique possibilité, les lavoirs étaient nés…

Dans les petites villes ou villages installés dans les plaines, ils ont été construits avec les matériaux du pays sur les berges des rivières ou ruisseaux. Dans les grandes villes bâties sur les fleuves, c’est dans des bateaux prévus pour cette seule fin que nos ancêtres tapaient du battoir. En montagne, généreuse quant à ses sources, ils étaient légion et avaient souvent la double fonction d’abreuvoir-lavoir…

Parler des lavoirs sans mentionner les lavandières serait une hérésie !!! Ces grandes travailleuses, dures à la tâche comme toujours quand un travail est spécifiquement féminin, étaient surtout des mères de familles souvent nombreuses. Quelques-unes avaient fait profession du métier et se louaient aux ‘riches’ qui pouvaient se permettre de ne pas se mouiller les mains. Ces femmes aux biceps durcis par les coups de battoirs, aux mains percluses de rhumatismes, aux doigts perlés de bulles de savon c'étaient nos arrières grands-mères, nos grands-mères, nos aïeules. Mais, comme toujours dans ces cas-là, rassembler dans un endroit ‘discret’ plus de trois bazarettes aux mœurs rudes et au langage châtié ne pouvait que se terminer en ‘radio village’ même si ce terme futuriste n’était pas encore inventé… Étaient passées en revue toutes les bonnes ou mauvaises nouvelles de la contrée, les secrets les mieux gardés se muaient en racontars plus ou moins trafiqués, les tendances vestimentaires épluchées, les couples illégitimes forcément éventés, les fiançailles cancanées et les mariages pas encore en projet…inventés !!! Parfois, c’est entre elles que se fabriquaient des rancœurs qui se terminaient parfois en pugilats au grand bonheur des gazettes locales et de leurs lecteurs réjouis… Mais aussi, mélange d’âge oblige, se transmettaient des recettes culinaires compliquées, des conseils ménagers réputés, des remèdes locaux miraculeux, des astuces antitaches nécessaires et…des cours d'éducation sexuelle indispensable !!!

Passées les peurs de la deuxième guerre mondiale, la fée électricité éclairant maintenant nos campagnes, l'eau courante s'exhibant sans peine en tournant un simple robinet, la modernisation pénétrant chaque domicile avec son corollaire d'inventions industrielles, la machine à laver est arrivée au foyer… Au début, dans les années 60, j'étais même un 'livreur' de machine à laver que mon père louait à la journée. Chaque jour, à 11h30, après l'école, je charriais une petite machine très rustique, avec une essoreuse manuelle, vers sa 'locataire' journalière. Et le soir, l'école finie, je repartais récupérer le bien paternel avec ma remorque adaptée. Au début, deux machines étaient en service simultanément, mais petit à petit, leur utilisation 'banalisée' périclita et elles finirent toutes deux épuisées de fatigue dans une décharge adaptée.

Maintenant, nos lavandières ont disparu mais les cancans se poursuivent encore dans les cours de gym absolument indispensables à nos dames dans chaque village. Les bateaux-lavoirs ont coulé, nos lavoirs sont devenus de belles constructions inutiles, souvent les bassins sont vides ou se garnissent d'une eau couleur bleu-vert pas toujours du plus bel effet…

Ne les ignorez pas, bien au contraire, regardez-les d'un œil admiratif et écoutez-les soigneusement, ils résonnent encore de secrets de beauté…

 

* Rouméguer : verbe provençal signifiant rouspéter, ruminer.

** Bugade : nom provençal signifiant faire la lessive, temps de la lessive.



France Geocaching

Additional Hints (Decrypt)

NH CVRQ Q HA NEOER

Decryption Key

A|B|C|D|E|F|G|H|I|J|K|L|M
-------------------------
N|O|P|Q|R|S|T|U|V|W|X|Y|Z

(letter above equals below, and vice versa)