L'intérieur d'une aile de la prison.
Inside one of the prison wings.Français :
Vous voici devant l'entrée de la prison du Pré-Pigeon d'Angers. Avec sa lourde porte de bois flanquée de deux tours en pierres, elle ressemble à l'entrée d'un château-fort médiéval.
Même si elle n'est pas du Moyen-Âge, sa construction date tout de même du milieu du XIX
è siècle. Dans les années 1830 se développe en France un courant philanthropique et humaniste, qui vise entre autre à améliorer les conditions de vie des prisonniers. En remplacement du château d'Angers comme lieu de détention principal de la ville, la nouvelle prison est bâtie de 1852 à 1856, sous la direction de l'architecte Lachèse, selon les conceptions nouvelles de structure
panoptique. À l'époque, elle se trouve en périphérie de la ville.
C'était un progrès : les détenus disposaient de cellules conçues spécialement pour eux. Bâtie pour 242 prisonniers à l'époque, elle peut maintenant en accueillir 217... en théorie, car en réalité ce sont plus 370 qui s'y entassent. Le taux de surpopulation est ainsi de 170% au lieu de 120% pour la moyenne nationale !
Devant cette entrée, la guillotine a été dressée à deux reprises, en 1896 et en 1934. Dans la cour intérieure, à six mois d'intervalle en 1947, deux condamnés à mort furent décapités à leur tour. La dernière venue des exécuteurs se passa le 21 avril 1949, pour une rareté : dans cet établissement reservé aux hommes, le condamné à mort était une femme, Germaine Leloy. Elle fut la dernière femme guillotinée en France.
Pendant la seconde guerre mondiale, les allemands ont continué à utiliser la prison du Pré-Pigeon. De nombreux résistants y ont été internés et torturés, souvent avant d'être déportés, lorsqu'ils n'étaient pas exécutés sur place. Ils l'évacuèrent le 6 août 1944, emmenant avec eux un dernier convoi de 134 déportés.
Depuis 1997, la prison du Pré-Pigeon est inscrite aux Monuments Historiques, pour ses parties intérieures : les quatre bâtiments en croix (les trois grandes ailes et la petite aile du bâtiment administratif), et la rotonde monumentale au centre. On trouve encore un poste de surveillance central surmonté de la chapelle, et la porte d'entrée monumentale en forme de châtelet.
En 2010, la prison est aggrandie par la construction d'un centre de semi-liberté pour trente-sept détenus, entre les bâtiments actuels et le boulevard Saint-Michel.
Et l'avenir ? La prison est aujourd'hui totalement enclavée dans la ville. Un immeuble, que les Angevins appellent « la Banane », en épouse même la forme de la façade. Tant son âge que par sa surpopulation, elle ne correspond plus aux normes pénitenciaires du XXIè siècle. Un projet de nouvelle prison de 500 à 700 places existe donc, sur des terrains situés dans la commune proche de Trélazé. Mais le projet prend du retard, et elle ne devrait voir le jour qu'en 2027.
Pour trouver la cache : Garez-vous sur le parking devant l'entrée de la prison. La cache ne s'y trouve pas, à cause des caméras de surveillance ! Elle est derrière, dans une rue beaucoup plus tranquille. Faites le tour de la prison, et profitez-en pour apercevoir les bâtiments intérieurs.
Vue aérienne, avec la section de semi-liberté en bas à droite,
et la « Banane » devant la prison.
Aerial view with the D-Cat section in bottom right,
and the "Banana" in front of the prison.English:
You are in front of the "Pre-Pigeon" Angers prison entrance. With its heavy wooden door flanked by two stone towers, it looks like a medieval castle gate.
Even if it does not exist since the Middle Ages, it was built in mid-nineteenth century. In the 1830s in France appears a philanthropic and humanist spirit, which aims to improve the living conditions of prisoners. Replacing the castle of Angers as a main detention place, the new prison was built from 1852 to 1856, under the direction of architect Lachèse, according to new conceptions of
panopticon structures. At this time, it is located outside of the city.
It was a progress: cell prisoners had designed specifically for them. Built for 242 prisoners at the time, it can now accommodate 217... in theory, because in reality they are over 370 who crowded there. The overcrowding rate is thus 170% instead of 120% for the national average!
In front of this entrance, the guillotine was erected twice, in 1896 and 1934. In the courtyard, six months apart in 1947, two death row inmates were beheaded. The executors came at last in 21 April 1949, for a rare fact: in this prison reserved to men, the convicted person was a woman, Germaine Leloy. She was the last woman guillotined in France.
During World War II, the Germans continued to use the Pre-Pigeon prison. Many members of the resistance were interned and tortured, often before being deported, when they were not executed on site. Germans evacuated in 6 August 1944, taking with them a last convoy of 134 deported.
Since 1997, the Pre-Pigeon prison is listed as national heritage site for its internal parts: the four crossed buildings (three main jails wings and a small administration wing), and the monumental rotunda in center. There is still a central surveillance station topped by the chapel, and the monumental castle-shaped gate.
In 2010, the prison was enlarged by the construction of a D-Cat "open prison" section, for thirty-seven prisoners, between the existing buildings and the Boulevard Saint-Michel.
And the future? The prison is now completely enclosed within the city. A building, called "Banana" by the Angevins, even follow its shape. As much for his age as for overpopulation, it no longer meets the standards of 21th century prisons. A new prison, from 500 to 700 prisonners, is proposed in the closer town of Trélazé. But the project is delayed, and it should be released only in 2027.
To find the cache: Park your car in front of the prison. The cache is not here, because of the surveillance cameras! It's behind, in a more quiet street. Walk around the prison, and take the opportunity to see the buildings inside.