En attendant, lisez quelques éléments sur la genèse de la Bernerie.
La naissance de la commune ne fut pas un long fleuve tranquille.
En 2013, plusieurs évènements rappelleront cet anniversaire.
Le premier aura lieu le Samedi 23 mars 2013, sous les halles de la Bernerie,
Mais revenons un peu sur la période précédent cet évènement :
Après le rattachement de la commune de Prigny en 1815, le territoire de la commune des Moutiers correspond à celui de l’actuelle commune et de celui de la Bernerie, puisque l'ensemble ne forme qu'une seule et unique commune.
Depuis l’an III de la République et pendant près de 50 ans, tous les maires de la commune des Moutiers, sauf deux, ont été désignés ou élus côté Bernerie.
Le développement économique et touristique de la Bernerie est important. En 1840, une paroisse y est créée, une première église y est construite pour remplacer une chapelle..
La même année, le dernier maire monastérien veut placer l’école communale au Bourg des Moutiers et conteste la ligne de séparation des paroisses (qui est celle qui sépare aujourd'hui les deux communes) et qui crée deux sections inégales : celle des Moutiers avec 700 âmes et celle de La Bernerie avec 1000. Il revendique le village de la Sennetière.
Il est débarqué par le Préfet qui nomme un maire habitant la Rinais, hameau entre la Bernerie et la Rogère. Celui ci, avec l'accord du Sous-Préfet, emporte les archives communales à son domicile pour éviter un long parcours (plus de 4 km) plein d'embuches (il faut passer un pont chancelant) et fait construire l’école et la mairie à la Hervetière, hameau proche de la Bernerie.
La "guerre" entre les deux sections paroissiales est déclarée.
Des habitants des Moutiers demandent le retour des archives au Bourg des Moutiers, chef lieu de droit.
En réponse, ceux de la Bernerie demandent le transfert du chef lieu, chez eux.
Les autorités sont saisies. Enquêtes, contre-enquêtes, pétitions, la séparation des deux sections semble inéluctable.
Durant ces années, la France passe de la Monarchie restaurée à la deuxième République. Le coup d’Etat de 1851 de Louis Napoléon et le rétablissement de l’Empire, suspend pour dix ans le processus engagé depuis plus de dix ans.
Mais, les querelles locales n’ont pas disparu.
Fin 1861, une pétition des habitants des Moutiers demande la séparation d’avec la section de la Bernerie : une nouvelle enquête publique est décidée.
- Les habitants de la Bernerie souhaitent garder les archives. Ceux des Moutiers veulent les récupérer.
- Les habitants de la Bernerie souhaitent la séparation sur la limite des paroisses. Ceux des Moutiers, veulent la moitié de la Sennetière.
Ainsi sera introduit, par ce résumé très succint, la saynette qui sera jouée le 23 mars 2013 et qui évoquera avec humour la tenue de l'enquête publique. Ce jour là, toute ressemblance avec des personnages, des déclarations, des écrits ayant existé, ne sera pas forcément fortuite.
Après cette enquête publique et les avis des autorités supérieures,
après son approbation par le Corps Législatif le 9 mars 1863 et par le Sénat le 14,
le projet de Loi érigeant la section de la section de la Bernerie en commune distincte de celle des Moutiers,
sera approuvé et la Loi promulguée par l’Empereur le 25 mars 1863.
A cette Loi, sera annexé le plan précisant la limite retenue,
à savoir le liseré vermillon correspondant aux paroisses,
et les archives devront rejoindre les Moutiers.
Mais, il faudra encore attendre quelques mois, et la fin 1863, avant que les administrations locales ne se mettent en place et délibèrent séparément.