Bienvenue à BIEUJAC !
Le séchoir à tabac à Bieujac témoigne de la place prépondérante qu'occupe la culture du tabac dans l’économie agricole sud-girondine d'après-guerre. Vous verrez autour de vous de vieux séchoirs abandonnés, des séchoirs laissés tels quels servant d'entrepôt ou autre, ou des séchoirs rénovés en habitation avec l'essor des filières bois et les enjeux du développement durable...
La transformation de la matière brute en feuille de tabac de qualité repose sur le procédé de la "dessiccation" (c'est-à-dire le séchage par une exposition à l'air libre). .L'archétype du séchoir repose sur des volumes simples et des formes épurées, sa taille est variable. La sobriété du volume est soulignée par la couleur foncée du bardage bois donnée par le passage d'une couche de goudron assurant la protection de l'édifice : le "coaltar". Orienté est-ouest, le séchoir s'ouvre au vent du Nord. Des séries verticales de volets à claies réglables, destinées à la ventilation, anime la silhouette étroite de l'édifice. Le bois est particulièrement adapté à ce type de construction puisqu'il permet à la température intérieure de rester sensiblement égale à celle de l'extérieur. L'ensemble repose sur une murette de béton ou de briques qui reçoit les poteaux en chêne soutenant la charpente, souvent des troncs carrés, non équarris.
La culture du tabac commence au début du mois de mars, lorsque la graine est semée en pépinière ou sur semis flottants. Le jeune plant va ensuite émerger puis se fortifier avant d'être, vers la mi-mai, transplanté en champ. Au début de l'été il atteint une hauteur d'1,80m, stade auquel commence la floraison. Le planteur s'empresse alors de couper la fleur qui se trouve à la tête de la plante afin que les feuilles parviennent à leur développement maximal. On en compte une vingtaine par pied. Les premières décolorations signalent l'imminence de la récolte, qui s'opère pendant les mois de juillet/août. Le tabac est ensuite séché dans des séchoirs traditionnels ou serres. Il est enfin trié au cours de l'automne.
Dans les années 50, la culture du tabac atteint son apogée : en France on compte 105 000 exploitants produisant près de 28 000 hectares. À cette époque, on va même jusqu'à commercialiser une structure de séchoir "préfabriquée" mise au point par des charpentiers bergeracois. En l'espace de deux décennies, le tabac américain, blond et clair, réussit à supplanter les cultures de tabac brun du Sud-Ouest de la France.
