Un pont peut en cacher un autre
C'est sous la forme de FORESTIEL qu'apparaît pour la première fois en 1076 dans des documents écrits le nom du village de FORTEL. L'origine serait Forest, Forestis qui a donné Forestiel puis Forestel ce qui signifie forêt au sens de garenne, bois réservé pour la chasse du seigneur.
Selon Harbaville, qui a écrit le Dictionnaire des communes du Pas de Calais, l'origine de Fortel serait Fortel le Fort. On l'appelait ainsi car il y existait un fort considérable qui aurait pu se situer à l'emplacement actuel de l'église. Cette forteresse fût détruite au début du XIII ème siècle.
L'étymologie d'Harbaville pourrait être rapprochée de la thèse de certains auteurs : selon Fortel aurait été le site d'une villa romaine importante voire un camp militaire.
Au XV ème siècle (1472) le village, comme ses deux voisins que sont les villages Vacquerie et de Boffles, est ravagé et brûlé lors des conflits opposant la France à l'Espagne (notre région était à l'époque la frontière entre les possessions espagnoles du Nord et la France d'alors).
Durant la Révolution un nombre important d'habitants, fidèles à leur ancien prêtre (prêtre réfractaire), sont arrêtés pour s'être opposés à l'installation du nouveau prêtre (prêtre constitutionnel) nommé par le pouvoir révolutionnaire.
Comme tous les villages de la région, Fortel souffre des deux guerres mondiales en voyant un certain nombre de ses enfants tués au combat ou victimes civiles de bombardements.
Le village a connu une certaine prospérité économique à la fin du XIX ème siècle et au début du XX ème, en particulier à la suite de la construction de la ligne de chemin de fer qui traverse le village entre 1875 et 1879 et de la gare.
Fortel a compté alors plus de 350 habitants. De nombreuses petites exploitations agricoles, deux négociants en grains, divers artisans et commerçants dont une quinzaine de cafés en faisant un village actif.
Le village bénéficie aussi de l'exploitation des phosphates sur Buire-Bachimont puisque ceux-ci sont acheminés par une petite voie de chemin de fer jusqu'à la gare de Fortel d'où ils sont expédiés.
Une Poste, à l'origine dans le quartier de la gare, est aussi ouverte à cette époque.
Le village a été la patrie de Joseph VALART. Il est né le 25 décembre 1698 et mort le 2 février 1781 aprés avoir effectué sa carrière sur Amiens et Paris. C'était un ecclésiastique qui fût critique, grammairien et éditeur de nombreux livres classiques