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Attention, cette traque sur la digue
de Querqueville
devient très dangereuse
les jours de grand vent.
Passion ne rime pas
avec inconscience.
Dès que le vent mollit,
voilà un excellent but
de promenade familiale.
Point final de l'histoire aussi tumultueuse
que dramatique des 8,5 kilomètres
des ouvrages au large de Cherbourg,
cette digue, appelée parfois de l'Ouest,
sécurise le plan d'eau cherbourgeois
et le rend accessible 24 h/24
et par tous temps.
Feuilletons l'excellent livre d'Yves Murie,
La digue qui a fait Cherbourg,
pour se pencher sur sa construction :
" C'est à l'occasion du voyage
du président Sadi Carnot,en 1888,
que sera décidée la fermeture
de la rade de Cherbourg " .
" Longue de 1 140 mètres,
large de 12 mètres,
la digue de l'Ouest est édifiée
de 1889 à 1896.
Elle part du fort de Querqueville,
passe en arrière
du Fort Chavagnac… "
" Pour la construire, les ouvriers
utilisent la même technique
(maçonner les pierres de taille)
que celle qui avait prévalu
pour la digue du Large,
à ceci près
qu'étant reliée à la terre,
son approvisionnement
en blocs est plus aisé : l
es pierres arrivent directement
de Tonneville
et de Saint-Croix-Hague
par une voie ferrée
qui se prolonge sur la digue. "
Ce grand chantier est aussi à l'origine
du nom du village du Breton :
un nombre considérable
de tailleurs de pierre
venus de Bretagne
y ont installé leur masure.
Après un dernier regard
sur le petit port de Querqueville,
une structure
de ferraille rouillée
debout dans la rade vous intrigue.
C'est le " Quatre-Pattes ".
Un souvenir des années
1920 - 1930
quand les hydravions militaires
amerrissaient
dans l'anse Sainte-Anne.
Un peu plus vers l'est,
des bites d'amarrage
font face à des contreforts
sur la digue, côté rade :
c'est le poste des pétroliers
voulu par Paul Minard.
Un pipe-line emmenait
le carburant
jusque dans les immenses
réservoirs souterrains
de la Marine à Brécourt.
Enfin le fort de Chavagnac,
de forme triangulaire
aux angles arrondis,
est édifié entre 1854 et 1865
sur un îlot de la grande rade.
Il doit son nom
au Comte de Chavagnac
qui a réalisé vers 1784
les sondages
des eaux profondes
de la rade de Cherbourg
pour étudier
la future implantation
de la grande digue,
et a découvert
plusieurs îlots rocheux.
Conçu avant même
que l'on envisage
de créer une digue ,
il a été bétonné
à la fin du XIXème siècle :
tous les principaux forts
de la rade doivent s'adapter
aux progrès de l'artillerie ennemie.
Le 18 juin 1940,
Chavagnac tourne ses canons
vers Sideville et Hainneville.
En vain.
Pour les forts de la digue,
vient l'heure de saborder.
Scénario identique en fin juin 1944,£
mais rôles s'inversent.
Le 28, les Américains
investissent Chavagnac
d'où ils tirent
sur le fort du Centre
encore aux mains
des occupants.
Aujourd'hui, à l'abandon,
Chavagnac ne veille plus
que sur la cache.
Grimpez sur le musoir,
vous découvrez
a digue du Centre
et la plus grande rade
du monde.
De là admirez chalutiers,
voiliers, paquebots de croisière,
et pourquoi pas un Queen,
franchissant la passe.
Sans oublier le Titanic
quittant Cherbourg
le 10 avril 1912
lors de son voyage inaugural
vers New York
et naviguant
vers son funeste destin.
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