Le hameau de
l'Eglise
La commune de
Creyers était jusqu'en 1972 (année de rattachement à la commune
voisine de Treschenu) constituée de quatre hameaux et d'habitations
isolées formant un réseau au sein de ce territoire sauvage. Chacun
de ces quatre hameaux a eu son histoire et tous les quatre ont
évolué différemment. Ils sont aujourd’hui pour trois
d’entre eux complètement désertés (seul Mensac dans la vallée
reste habité).
Chef lieu de la commune, le
hameau de l'Eglise a abrité la mairie, l'école, l'église et le
cimetière. Son pic de population a vraisemblablement été atteint en
1851 avec 70 habitants et le hameau fût déserté à partir de 1936.
Il y subsiste aujourd'hui une église sans toit avec des restes de
fresques, une cure en ruine, une maison avec son toit, trois autres
en ruines, un bassin et les restes du cimetière. Le hameau tel
qu'il nous apparaît aujourd'hui ne reflète pas la taille qu'il
pouvait avoir à l'époque – d'autant plus que quelques maisons
en ruines ont été rasées en 1992 lors de la création de la piste
forestière reliant le hameau de l'Eglise à la piste de Reychas. Le
cadastre de 1828 montre l'existence de 14 bâtiments organisés
autour de 4 rues principales. Les bâtiments sont assez distants les
uns des autres, l'école étant au centre du village et l'église en
son sommet.
Hameau de l'Eglise, cadastre
napoléonien
Les parcelles
cultivables entourent le village et descendent très bas dans le
ravin du vieux moulin (aucun bâtiment de ce type n'y figure
d'ailleurs sur le cadastre de 1828). Des murs de pierres sèches
évoquent, ici et là, la présence de ces parcelles. L'alimentation
en eau du hameau devait dépendre d'une source aujourd'hui disparue
qui devait être relativement importante au vu de la taille du
bassin situé en contrebas de la route. La taille des conduites
réalisées par les chantiers de jeunesse évoquent elles aussi un
débit important. Il nous faut ici évoquer cet épisode de l'histoire
du hameau de l'Eglise. Déserté depuis 1936, le hameau se repeuple
en effet de juillet 1941 à novembre 1943. Durant trois ans et demi
des jeunes gens viennent y effectuer au sein du Groupement
14 un service civil et civique obligatoire dans le Diois. Ils y
accomplissent alors des tâches forestières et d'aide aux
agriculteurs. Le 9ème Groupe du Groupement
14 va s'établir à Creyers pour le "remettre en état et [le]
faire revivre". Ils vont en effet reconstruire certaines maisons,
réparer des toits, débroussailler, construire des conduites
d'amenée d'eau, peindre de nombreuses fresques sur les murs
intérieurs des bâtiments, etc. … Lorsque, après
l'envahissement de la zone libre par les allemands fin 1942, les
autorités de Vichy exercent une pression de plus en plus fortes sur
les chefs de groupements pour faire partir les jeunes des chantiers
de jeunesse au S.T.O., les chefs du groupe de Creyers ont
semble-t-il fait le maximum pour aider leurs "protégés" à fuir.
C'est ainsi que nombre d'entre eux rejoindront la résistance dans
le Vercors voisin. Certains, s'établiront dans le Diois après la
guerre et il n'est pas rare d'en retrouver certains sur les chemins
de Creyers à la recherche de souvenirs effacés par le temps.
Accés
:
Depuis le parking (N
44°40.565 E 5°31.950) soit suivre le
sentier, soit la piste qui monte au col de Porte
passant par le hameau de l'Eglise.
Depuis Reychas, départ du
sentier en N 44°41.515 E
5°33.893 puis en N44°41.315 E 5°33.855 (Sentier
qui monte)
Attention : La piste
du col de Porte est interdite à la circulation peu aprés son départ
dans la première épingle après le village de
Menée.