L'or
bleu de Picardie
Histoire de la Waide.
La waide fut cultivée en
Picardie durant tout le Moyen-Age. Elle fit la richesse d'Amiens et
de sa région. On l'a appelée " l'Or bleu de la Picardie ".
Cette activité de négoce engendrée par la waide fit la richesse
d'Amiens à l'époque du Moyen-âge, elle contribua au financement de
la construction de la cathédrale qui dura de 1220 à 1270 environ.
C'est donc en partie grâce à la waide qu'elle fut érigée en si peu
de temps, ce qui est remarquable pour un monument aussi
imposant.
On trouve des traces de notre waide sur le motif floral de la
façade de la cathédrale, la statuaire extérieure de la chapelle St
Nicolas et dans les stalles (sculptées à la renaissance).
La culture du pastel en Europe a décliné avec l'arrivée de l'indigo
au XVIIe siècle. Elle a disparu presque totalement à la fin du
XIXe. Actuellement, on assiste à des tentatives de remettre à
l'honneur cette plante, pour ses vertus particulières. Un
agriculteur de la Somme, en France, Jean-François Mortier, essaie
de faire revivre cette tradition. À Lectoure, dans le Gers, un
architecte décorateur belge, Henri Lambert, produit des teintures
et des pigments de pastel avec des techniques nouvelles sans
rapport avec la longue fabrication traditionnelle.
La teinture.
La teinture bleue est
extraite des feuilles de la plante. Ces feuilles, allongées, se
détachent facilement par simple torsion lorsqu'elles ont atteint
leur maturation au solstice d'été. Mais la récolte se poursuit de
juillet à la mi-septembre jusqu'à ce que la plante ne possède plus
de feuilles. Puis on les écrase en les mélangeant à de l'eau pour
en exprimer une pulpe que l'on comprime sous forme de boulettes ou
« cocagnes » de quelques centimètres. Ces boulettes fermentent en
séchant pendant un à deux mois. Au bout de cette période, les
cocagnes sont écrasées dans un moulin et la poudre est additionnée
d'urine pour provoquer une oxydation : on obtient ainsi une pâte
qui, séchée, donne la poudre tinctoriale, contenant de
l'indigotine. Il s'agit bien d'une teinture, qui se révèle par
oxydation, et qui est ensuite d'une très grande stabilité. L'usage
du pastel comme pigment colorant était un sous-produit de la
teinture : on recueillait l'écume à la surface des bains de
teinture, et cette fleurée séchée donnait une poudre bleue utilisée
comme pigment pour des peintures.
Aujourd'hui, les feuilles de pastel sont mélangées à l'eau. Cette
phase de macération permet d'extraire l'indoxyle qui est, une fois
oxydée, l'élément chimique donnant la coloration bleue. L'indoxyle
est d'abord incolore. Il est oxygéné par agitation pour provoquer
son oxydation. Le liquide passe alors de la couleur verte à la
couleur bleue intense. Une fois l'oxydation achevée, le liquide est
mis au repos et le pigment est récupéré au fond de la cuve par
précipitation. Il est ensuite filtré plusieurs fois pour le
raffiner. Il faut 1 tonne de feuilles de pastel pour produire 2
kilos de pigments.
Documentations.