COURBOYER EN NOCE
Un peu d'histoire
Sur le penchant de la vallée qui mène à Nocé, à égale distance de
ce canton et du bourg de Colonard, s'élève le manoir de Courboyer.
manoir courboyer
Situé dans une vallée peu profonde (comme d'ailleurs la plupart des
châteaux de son époque qui se rapprochaient le plus possible des
rivières) et à mi-côte, son horizon étant fort borné en avant et,
masqué en arrière par le mamelon, il ne pouvait donc rien de ce
côté. C'était donc un de ces manoirs seigneuriaux, une
gentilhommière, simple demeure de plaisance, élevée à la fin du
xvème siècle par un seigneur décidé à vivre paisiblement?
Dans nos campagnes, on racontait encore à la veillée, les faits
d'armes de la guerre de Cent Ans, l'anéantissement des forteresses
du Perche et la longue occupation anglaise. Courboyer n'avait pas
dû échapper aux dévastations !
La visite :
A mi-pente donc, s'élève un élégant corps de logis de pierres
blanches; en saillie sur la cour, une belle tourelle octogonale
dont les étages sont marqués par un cordon de pierre, contient
l'escalier à vis.
Sur la façade postérieure, côté talus par conséquent, une grosse
tour ronde flanque le logis; elle a peut-être servi de prison,
comme on le prétend quelquefois, mais on y entassait certainement
les réserves du manoir; chaque étage ne présente qu'une seule
fenêtre, une bretèche s'ouvre encore du côté nord.
Les toitures de Courboyer présentent une particularité très
intéressante ; les toits pointus qui couronnent les tours sont
reliés par un faîtage qui passe largement au-dessus de celui du
corps de logis, de telle sorte que l'ensemble affecte la forme
d'une croix. Ce qui donne, assurément, le plus de caractère à la
construction, ce sont quatre petites tourelles accrochées aux
angles du logis; ces échauguettes, d'où l'on découvre la campagne,
reposent sur des mâchicoulis habilement moulurés.
La porte d'entrée, de style flamboyant, ne manque pas de noblesse.
Quant aux fenêtres, elles ont été retouchées au XIXème siècle et
n'ont pas conservé leurs meneaux.
Un peu d'histoire.
Sur l'échiquier politique français, la petite province du Perche a
peu compté au regard de ses puissantes voisines : la Normandie,
l'Ile-de-France ou le Maine. La présence séculaire de la forêt l'a
souvent transformée en enjeu territorial décisif lors des luttes
qui ont opposé, au Moyen Age, les grands vassaux du roi de France
ou du roi d'Angleterre. La création du comté du Perche définit
pourtant un territoire original à forte identité. Les habitants de
la contrée, qui furent de solides défricheurs lors de l'expansion
démographique des XIIe et XIIIe siècles, sont connus pour être à la
fois ardents à l'ouvrage mais aussi assez distants avec les
systèmes. A ce titre, il y a une identité percheronne, une "âme"
qui peut expliquer que certains d'entre eux, aspirant à un mieux
être, aient été séduits, au 17e siècle, par l'aventure en
Nouvelle-France.Antiquité : La Silva Pertica désigne à l'origine
une vaste forêt située à la frontière des cités gauloises des
Essuins (capitale : Sées); des Eburovices (capitale : Evreux); des
Cenomans (capitale : Le Mans); des Carnutes (capitale:
Chartres).
Entre 1079 et 1100 : Geoffroy IV, l'un des plus puissants seigneurs
du pays réunit sous son autorité à la fois le comté de Corbon
(actuelle région de Mortagne) et la seigneurie de Nogent-le-Rotrou,
ce qui le rend maître d'une grande partie de la vieille forêt du
Perche. Il prend le nom de "comte du Perche". Son fils, Rotrou III,
en intégrant à cet ensemble la seigneurie de Bellême en 1113, donne
au Perche sa dimension provinciale. L'étendue de cette dernière
reste cependant très inférieure à l'espace naturel du même
nom.
En 1226 : A la mort de Guillaume, 6e comte du Perche, le comté est
rattaché, faute de descendant, à la Couronne. Le Perche sera alors
donné en apanage aux enfants ou aux frères du roi de France.
En 1559 : La rédaction de la Coutume du Perche confirme l'identité
provinciale de la région. La période de la Renaissance est marquée
dans le Perche par la construction de nombreux manoirs aux formes
originales.
En 1792 : Lors de l'institution des départements par la
Constituante, le Perche se trouve scindé entre quatre départements
: l'Orne et l'Eure-et-Loir pour l'essentiel; la Sarthe et le
Loir-et-Cher pour une moindre part.
En 1947 : La fondation de l'association des Amis du Perche par
Georges Massiot exprime, pour la première fois depuis la
Révolution, la volonté des habitants du Perche de renouer avec leur
passé et surtout de préserver une identité culturelle et
patrimoniale qui, malgré la séparation administrative, ne s'est
jamais éteinte
En 1998 : La création du Parc Naturel
Régional du Perche, puis en 1999 et en 2000, la mise en place
des Pays du Perche Ornais et du Perche d'Eure-et-Loir, réunit à
nouveau, par-delà les limites des départements, une majeure partie
de l'ancienne province autour d'objectifs communs au plan de la
préservation de l'espace naturel, de l'animation culturelle et du
développement économique
La seigneurie de Courboyer dépendait de la Châtellenie de Bellême,
où une tour du faubourg Saint-Pierre appartenait au Sire de
Courboyer qui en assurait la défense et la garde. Près de
vingt-cinq fiefs, aujourd'hui de simples fermes, faisaient partie
de la seigneurie; citons : l'Aunay, la Gaulardière, le Marais, le
Pressoir, la Ribaudrie, Lormarin; en outre, le seigneur nommait le
chapelain de Courboyer et le curé de Nocé; il avait le droit de
Haute Justice, c'est-à-dire de prononcer des condamnations à mort;
il recevait en outre les banalités de Nocé : les habitants devaient
se servir du four du seigneur, du moulin de Courboyer que faisait
tourner le ruisseau de Nocé, le Monthorin; bien entendu, des droits
étaient prélevés pour cet usage.
La Révolution vint chasser les seigneurs de Courboyer qui
réussirent toutefois à en garder la propriété. Ce n'est qu'en 1878
que les Romanet de Beaune, héritiers de la famille, de Mésenge,
vendirent le manoir qui connut dès lors, selon les propriétaires,
des fortunes diverses.
La chapelle de
Courboyer.
La Chapelle de Courboyer n'est plus. En 1947, la pioche d'un
fermier a rasé ce qui restait de l'édifice.
chapelle courboyer chapelle courboyer2
Fondation de la
chapelle.
C'est en 1500 que le seigneur de Courboyer avait fait une double
fondation : auprès du manoir, il faisait bâtir une chapelle, dédiée
à Notre-Dame de Pitié; une simple nef éclairée par des fenêtres de
style flamboyant; la façade s'ornait d'une belle porte sculptée,
avec un arc en accolade, et surmontée d'un petit clocher à deux
arcades, d'un type assez rare dans le Perche.
Une seconde chapelle, dédiée au Saint-Sépulcre, était élevée sur
les flancs de l'église paroissiale de Nocé.
L'intérieur de la chapelle de Courboyer avait été richement décoré
de peintures à la fresque représentant des scènes de chasse avec
saint Hubert et saint Christophe; les fenêtres avaient été ornées
de jolis vitraux.
En dépit des remaniements on des destructions, Courboyer est
demeuré le manoir percheron par excellence. Le charme de cette
vieille demeure est toujours aussi attachant.
Visite du Domaine
Le domaine
Entrez sur le domaine de
Courboyer et admirez son paysage vallonné typique du Perche grâce
aux circuits pédestres proposés : collines verdoyantes, vastes
prairies plantées de pommiers, bocage traditionnel, etc.
Chemin faisant, détendez-vous auprès des chevaux percherons, des
vaches normandes, des ânes normands et du Cotentin, tout en
profitant de vues imprenables sur le manoir et la campagne
alentour.
Depuis plusieurs années, le Parc naturel régional du Perche
accueille les races locales dont des chevaux percherons, des vaches
normandes, des ânes normands et du cotentin.
Le Parc naturel régional du Perche s’est engager à accueillir
à l’année ou selon des périodes choisies des chevaux
percherons sur le site de Courboyer en raison de sa vocation de
vitrine des actions du Parc sur la promotion et le développement de
la filière cheval percheron.