Au cœur de la forêt domaniale, vous trouverez Saint Cyrice, village abandonné où seule subsiste la chapelle romane du XIIéme siècle, (Monument Historique), témoin d’un ancien prieuré.
Le prieuré de Saint-Cyrice se situe sur une motte castrale entre Lagrand et Vaison-la-Romaine.
Son existence est attestée dès 1173. Au 13ème siècle, les moines observent l'ordre de Saint Antoine de Viennois. Au 15è siècle, le prieuré est administré par un prieur clunisien de Lagrand qui devient "sacriste" et seigneur de Saint-Cyrice. Le prieuré disparait à la révolution.
A la veille de la seconde guerre mondiale, la commune ne compte plus qu’un habitant et seules quelques habitations ont résisté à l’épreuve du temps.
En raison de son isolement et de sa position dominante sur la vallée, Saint Cyrice est choisie par le Commandant Morvan comme refuge pour le maquis, suite à l’attaque du camp Pomet par les Groupes mobiles de réserve de Vichy ( le Village de Pomet se trouve sur la Commune de Châteauneuf de Chabre) . Le Maquis s’installe à Saint Cyrice en décembre 1943. Les 30 jeunes résistants et leurs cadres vont passer Noêl 1943 dans le village. Loin de leur foyer et malgré l’extrème précarité de leur situation, ils apprécient le confort rudimentaire de leurs logements ainsi que les plats et patisseries que leur offrent les familles du réseau du Maquis pour les fêtes de fin d’année. Alerté par le Capitaine Hoerne de la gendarmerie de Gap de l’imminence d’une attaque par les troupes d’occupation le Maquis évacue promptement le village le 10 janvier 1944 pour trouver refuge à la bergerie des « Chiquets » située sur l’autre versant de la vallée du Céans. Depuis ce lieu qui deviendra leur nouveau campement pour 2 mois, les résistants vont assister le 14 janvier 1944, la mort dans l’âme, au saccage et à l’incendie de Saint Cyrice par la Gestapo et la milice de Gap.
Seules l’église et la mairie seront épargnées. Saint Cyrice ne se relevera pas de ce drame.