HISTORIQUE DES COURS DE L’INDUSTRIE
Extrait d’une étude effectuée par le musée des arts et
traditions populaires
1673 Les cours de l’industrie se sont implantées sur des
terrains qui, au XVIIe siècle, faisaient partie du parc de la Folie
Titon, pavillon de plaisance construit pour le directeur général
des manufactures et magasins royaux d’armes, Maximilien
Titon.
1765 A cet emplacement du parc, succéda la manufacture royale de
papiers peints Reveillon qui y installa son usine
1789 Pillage et incendie des bâtiments par ses ouvriers. Le
terrain resta vacant.
1853 Vente par le sieur Doulcet d’Egligny, à un groupe de
trois personnalités, composé du sénateur et baron Georges de
Heeckeren, du maître de forges anglais Robert William Kennar et
d’un banquier du nom de Louis Bischoffrheim. Ce dernier sera
évincé par un arbitrage du 28 août 1855. Heeckeren profita des
subsides accordés à la construction des habitations ouvrières par
le décret du 22 janvier 1852. Ce décret, initié par le
prince-président Louis Napoléon, affectait un crédit de 10 millions
à l’amélioration des logements populaires, cette somme ayant
été prélevée sur la vente des biens de la maison
d’Orléans.
1855 Une part de cet argent fut attribué à Heeckeren pour
réaliser un programme mixte d’ateliers et de logements pour
artisans. Les premiers baux de location furent signés en
octobre.
1865 Heeckeren et Kennar vendirent l’ensemble le 29 avril
à Henri Racault et Antoinette Krieger, sa femme.
1883 Racault lègue la cité à Claire Duluc.
1942 Claire Duluc vend à Paul Jeammet, grand-père du dernier
propriétaire privé.
UN LIEU CHARGE D'HISTOIRE...
Les artisans du bois du Faubourg Saint-Antoine formaient
originellement la population du 37 bis, alors véritable village
dans la ville. Les plus anciens racontent la communauté réelle des
débuts alors que seuls les artisans exerçaient, que les cours
étaient fermées sur la rue et qu’un restaurant dans la
dernière cour assurait le repas de midi.
Au milieu des années 70, les ateliers laissés vacants par
l’évolution industrielle des métiers du meuble, furent
investis par une population artistique intéressée par des surfaces
importantes et des loyers modérés.
Malgré la vétusté des lieux, les locaux sont bien adaptés aux
activités exercées : lumière et espace pour les artistes et, pour
les artisans, des locaux suffisamment vastes qui permettent
l’apport de machines et le stock des matières premières et
marchandises. La plupart des ateliers situés en rez-de-chaussée
sont occupés en premier lieu par des sculpteurs, des céramistes et
une majorité d’ébénistes. Ceux des étages sont le plus
souvent détenus par des artistes plasticiens.
Malgré l’âge et l’état du sol des cours, la
circulation des camions de livraisons(point très important pour les
activités) s’effectue sans trop de problème grâce à la bonne
entente générale.
La convivialité et l’échange sont les atouts maîtres de ce
lieu où la topologie crée forcément des rencontres que tous
apprécient par-dessus tout. La nouvelle population des artistes qui
s’est parfaitement intégré à la communauté naturellement
confraternelle des artisans. Le travail mené par l’ACI depuis
1990 n’a fait que renforcer l’entente générale.
Tous ont une conscience aiguë de la qualité du lieu et de son
histoire, traduit par des expressions comme l’âme ou
l’esprit du 37 bis. Cela est ressenti comme une richesse
unique dans le monde du travail. Les plus anciens disent aussi
combien le changement de nature des activités a redonné un souffle
nouveau au 37 bis dans une cordialité et une entente bien
réelle.