Entre 1907 et 1910 les Allemands ont installé autour de Metz une dizaine de batteries pour des canons de calibre 15 cm. C’est ainsi qu’ils ont aménagé deux batteries le long de la voie ferrée dans la vallée de Montvaux, l’une sur le ban de Châtel, l’autre sur le ban d’Amanvillers, chacune pouvant recevoir deux canons. portée de ces canons était de 15 km, ce qui permettait d’atteindre la vallée de l’Orne et notamment le noeud ferroviaire de Jarny-Labry.
Un plan détaillé de la batterie de Châtel a été publié dans l’ouvrage de Rémi FONTBONNE sur « Les fortifications allemandes de Metz et de Thionville 1871-1918 » paru en 2006 aux éditions Serpenoise (le schéma ci-contre est extrait de cet ouvrage). La configuration de la vallée a conduit à la réalisation de dispositifs assez complexes pour pouvoir installer et orienter rapidement les canons amenés par train. Ainsi chaque batterie est équipée d’un premier rail perpendiculaire à la voie ferrée, puis après une première plaque tournante d’un rail d’une direction différente sur lequel se greffent deux rails perpendiculaires pour atteindre des plaques de tir fixes. Les canons, après enlèvement de roulettes escamotables, étaient boulonnés sur ces plaques fixes. Sur la batterie d’Amanvillers la majorité de ces boulons sont encore en place. La manoeuvre des canons nécessitait l’aménagement de solides points d’ancrage. De gros anneaux métalliques sont encore en place, notamment sur les blocs en béton le long de la voie ferrée à Châtel. Les plaques tournantes sont équipées d’encoches pour recevoir un verrou solidaire de l’assise fixe. Ainsi la première plaque tournante depuis la voie ferrée (desservie par trois directions de rails) est munie de 6 encoches. Théoriquement 3 auraient suffit mais si le canon était dans la mauvaise direction sur le wagon ce dispositif permettait de faire un demi-tour sur la plaque tournante. Réalisation complexe puisqu’une des encoches réalisée en usine a été rebouchée, une nouvelle ayant été « bricolée » grossièrement, sans doute sur place ! Ce dispositif de plaques tournantes devait être particulièrement solide pour supporter le poids des canons de ce calibre et ne semble pas connu ailleurs. Ceci a conduit l’Association pour la Découverte de la Fortification Messine (ADFM) à étudier à fond ce dispositif. L’opération a consisté à soulever et à déplacer la première plaque tournante (après l’échec d’un essai sur la deuxième plaque tournante). Sous la plaque tournante se trouve un chariot de forme hexagonale et muni de six bras équipés de gros galets en fonte maintenus par une rondelle et une goupille. Le fond de la cuve est équipé d’un rail circulaire et d’un pivot central. Le chariot support et la plaque tournante sont guidés par ce pivot central, le poids étant reporté sur le rail circulaire. Il s’agit d’une espèce de gros roulement à billes. Les photos ci-dessous montrent les moyens mis en oeuvre par l’ADFM: portique, palan, treuil, rouleaux, etc. Une tache particulièrement laborieuse a consisté à débloquer les six galets de roulement et à remplacer les goupilles centenaires du chariot support. Toutes les pièces ont été graissées avant remontage et avec un peu d’effort on peut faire tourner la plaque, après ouverture du verrou ! La batterie de Châtel-St-Germain dans la vallée de Montvaux.
Parking N 49° 07.252 - E 006°05.412 .
1ère Cache N49°07.868 E006°05.412
Ancien Four à Chaux de 1880 (deiP ed rarbe’l )