Histoire
Canal de Manicamp. -- Une
ordonnance du 29 septembre 1819 prescrivit l'ouverture en ligne
droite d'un canal partant de l'écluse de Chauny, la dernière du
canal de Saint-Quentin, pour aboutir dans l'Oise au-dessous de
Manicamp. Cette ordonnance reçut à peine un commencement
d'exécution et ce n'est qu'un an après que les travaux furent
repris et dés le 21 octobre 1822 le canal était livré à la
navigation. Son moindre avantage est d'abréger de trois kilomètres
le trajet en rivière. Les frais de premier établissement de ce
canal se montèrent approximativement à 300.000 francs. La longueur
du canal, depuis le garde-radier de l'écluse de Chauny, où il
commence, jusqu'au parement du mur en retour de l'ancienne écluse
de Manicamp est de 4.851 mètres. En 1847 le canal a été parcouru
sur toute sa longueur par 959.981 tonnes de marchandises, en 1850
par 838.000, en 1862, par 1.446.000 et en 1863 par 1.518.000
tonnes.
Canal de l'Oise à l'Aisne, de
l'écluse d'Abbécourt à Bourg-et-Comin, commencé en 1879, inauguré
en 1890, longueur 48 kilomètres.
il abrège la route du Nord vers l'Est (Reims-Nancy) ; longe
l'Ailette en grande partie et rejoint le canal de Manicamp à
Abbécourt : il passe au-dessus de l'Oise dans un conduit construit
en tôle reposant sur des piles ; il offre ce curieux spectacle de
bateaux passant au-dessus de la rivière.
Ce canal, où passaient en moyenne tous les jours en 1909, tant en
amont qu'en aval, une trentaine de bateaux, c'est-à-dire près de
11.000 par an, a coûté plus de 30 millions .
Raisons de sa construction
A l'origine, vers la fin du XIXe
siècle, il s'agissait de concevoir une grande "rocade" fluviale de
contournement par l'est de la région parisienne, qui serait partie
du canal de Briare pour rejoindre le nord en passant par
(approximativement) Joigny, Saint-Florentin, Troyes et
Vitry-le-François. De ce vaste projet, seuls ce canal et celui de
l'Aisne à la Marne furent réalisés.
Halage des péniches
Jusqu'à la généralisation des
péniches automotrices au début des années 1960, les péniches
n'étaient pas motorisées et devaient donc être tirées (halées en
terme de batellerie). Depuis l'origine du canal de Saint-Quentin,
le halage était assuré par des chevaux, sauf pour la traversée du
souterrain de Riqueval.
Sur certains cours d'eau français les chevaux de halage
appartenaient aux bateliers eux-mêmes, la péniche possédant alors
sa propre écurie ; sur d'autres voies navigables, les propriétaires
d'attelages négociaient au coup par coup avec les mariniers pour un
trajet bien défini.
Sur le canal de Saint-Quentin le halage était assuré par des
entreprises qui, ayant répondu à un appel d'offres, avaient le
monopole de la traction des péniches. A partir de 1835, les
premiers remorqueurs de péniches équipés d'une machine à vapeur
sont apparus. Pendant près d'un siècle et demi, ils tireront leurs
trains de péniches, mais surtout sur les fleuves et les
rivières.
Sur le canal de
Saint-Quentin, le nombre élevé d'écluses - trente-cinq - en
interdira l'utilisation. En 1906, les chevaux de halage
disparaîtront au profit de locotracteurs électriques. Une voie
ferrée à voie étroite a été posée sur les chemins de halage ; le
courant électrique sous une tension de six cents volts était capté
sur une ligne aérienne par un petit chariot métallique tiré par le
câble électrique qui alimentait le locotracteur.
La motorisation des péniches par des moteurs diesel a commencé
timidement au milieu des années 1920, mais la disparition des
dernières péniches non motorisées ne se fera qu'au début des années
1960. Dès lors, locotracteurs et voies ferrées disparaîtront
définitivement, rendant les chemins de halage aux promeneurs.
La cache peut être accessible par bateau pour nos mariniers et
plaisanciers.
Si vous avez de la chance, les enfants
pourront regarder le passage d'une péniche par le pont et l'écluse,
il faut viser juste. Les bateliers aiment parler de leurs métiers,
n'hésiter pas à leur poser quelques questions, sur leur itinéraire,
leur boulot.
F1NQP a mis
une vidéo sur YouTube du passage d'une péniche , mais voir sur
place est beaucoup plus impressionnant, et en parlant avec les
mariniers, nous apprenons beaucoup de choses sur leur vie et
travail.
Merci F1NQP