Le village de Schorbach se situe à la limite des pays couvert et
découvert et à quelques kilomètres seulement au nord-ouest de
la ville de
Bitche. Adoptant un plan inorganisé, le village occupe les
versants d'un vallon très
encaissé arrosé par le Schorbach,
affluent de la Horn .
Le patrimoine religieux du village est très riche, puisqu'il
possède le célèbre
ossuaire du XIIe siècle, ainsi que l'église
Saint-Rémi consacrée à la même époque, le presbytère, une
grotte dédiée à Notre-Dame de Lourdes, une quinzaine de
croix de chemin et de calvaires parsemant le ban communal et
trois chapelles, disséminées autour du village. Les trop nombreuses
guerres fratricides ont elles aussi marqué le paysage puisque, en
bordure du chemin menant à Bitche par les hauteurs de la
Rosselle, se situe le Bayerngrab, rappellant la
mort des soldats allemands lors du siège de
1870.
Situation
A la limite des bans des communes de
Bitche et de
Schorbach, à proximité de la Rosselle et à 400 mètres
d'altitude, se situe un lieu-dit nommé Bayerngrab, ou
encore tombe bavaroise. Dans une petite clairière, en
lisière de forêt, un monument se dresse, à quelques mètres en
contrebas de la petite route. Il rappelle l'événement tragique qui
a conduit plusieurs soldats bavarois à la mort en ces lieux.
Histoire
Le monument funéraire érigé en ce lieu commémore le souvenir des
soldats allemands, tués lors des combats qui ont eu lieu pendant le
siège de
la place-forte de Bitche en 1870. A l'issue du conflit, après de
longs mois de blocus, le bilan humain du siège de la ville est de
dix-neuf morts allemands qui sont enterrés dans les cimetières de
Reyersviller, de
Schorbach et dans une fosse commune, le Bayerngrab,
au-dessus de ce village. Les Bavarois doivent compter également
soixante-deux blessés dans
leurs rangs. Il faut aussi ajouter
quatre soldats bavarois tués et enterrés à
Haspelschiedt.
Quant aux pertes françaises, les chiffres ne sont pas définis
exactement : quatre-vingt-treize soldats français décédés en ville
sont enterrés à côté de la
chapelle de l'Étang dans le jardin de l'Hospice Saint-Joseph de
Bitche. Les victimes tuées à la citadelle ne sont pas connues
de façon précise. Le 86e Régiment d'Infanterie français (transformé
plus tard en 54e RI) qui a occupé la
citadelle, a à déplorer vingt-et-un soldats tués dans les
ambulances ou hôpitaux de fortune aménagés dans la région des
combats.
En outre, la multitude des régiments
qui représentent les troupes assiégées de Bitche compte
soixante-douze autres soldats appartenant aux 17e, 27e, 30e, 46e,
68e, 84e, 88e et 96e Régiments d'Infanterie, aux 9e et 16e
Chasseurs, au 1er Régiment de Tirailleurs Algériens, au 2e Régiment
de Zouaves, au 1er Régiment du Génie, aux 3e et 5e Régiments de
Hussards et au Corps des Douaniers. Les soldats français tombés sur
la
citadelle sont enterrés dans les fossés.
La population civile bitchoise a à déplorer six morts, chiffre
relativement faible par rapport à l'importance extrême des dégâts
subis. Il est à noter que la défense militaire de
Bitche par le commandant
Louis-Casimir Teyssier fait sensation dans les milieux
militaires français, suscitant un intérêt considérable dans
l'instruction militaire, au point de figurer longtemps au programme
d'études de l'École Supérieure d Guerre.