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Godmanchester EarthCache

This cache has been archived.

Ecocacheur: Terminé

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Hidden : 11/19/2008
Difficulty:
2 out of 5
Terrain:
1 out of 5

Size: Size:   other (other)

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Geocache Description:

À la mémoire d'André Bouchard (1946-2010), professeur d'écologie à l'Université de Montréal.

Godmanchester :

Deux siècles de relations biophysiques et anthropiques

English version follows

La relation entre les communautés végétales, les facteurs géophysiques, et l’occupation humaine de cette région ont été étudiés depuis plus de 25 ans par une équipe de chercheurs de l’Institut de recherche en biologie végétale (Université de Montréal) (voir bibliographie). C’est devenu un important laboratoire en écologie du paysage à cause de son emplacement géographique et de son histoire géologique et humaine. La région est demeurée presque inoccupée jusqu’à la fin du 18e siècle, permettant ainsi aux chercheurs de tenter de reconstituer ce qu’était la végétation précoloniale, et de relier la végétation actuelle à l’histoire géologique et humaine de la région. Deux siècles de déforestation, pâturage, et drainage des terres humides ont créé une mosaïque de végétation complexe. Aujourd’hui, la plaine argileuse est utilisée par l’agriculture, alors qu’une forêt secondaire fragmentée occupe la moraine. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Comment cela s’est-il passé?

Godmanchester est une municipalité rurale du Haut-Saint-Laurent, dans la partie sud-ouest du Québec. Un énorme glacier recouvrait jadis cet endroit. L’Inlandsis Laurentidien a comprimé le continent et celui-ci s'est enfoncé. Puis le réchauffement du climat a entraîné la fonte des glaces. Le poids des grands glaciers était tel qu’après leur départ, le continent est demeuré enfoncé pendant plusieurs milliers d’années. Les eaux de l’océan Atlantique ont ainsi pu envahir cette dépression pour donner naissance à la Mer de Champlain qui a occupé la vallée du Saint-Laurent entre 12 000 et 9000 environ avant aujourd'hui.

Le retrait du glacier a laissé de nombreux ilots morainiques et crêtes parallèles au Saint-Laurent. Le chemin que vous avez pris pour vous rendre ici, appelé « Ridge » à juste titre, repose sur l’une de ces moraines. Les basses terres ont quant à elles été recouvertes par les riches dépôts argileux de la Mer de Champlain. Trois types de dépôts sont donc importants dans la région : les dépôts morainiques d’origine glaciaire formant des sols pierreux (till) sur les îlots et crêtes, les dépôts marins qui ont remplis la matrice entre les îlots, ainsi que deux grands dépôts organique de tourbe (le Petit et le Grand Teafield). Ces dépôts reposent sur une roche mère composée de grès de Potsdam ou de dolomie de Beekmantown.

La région appartient au domaine de l’érablière à caryer, le plus riche au Québec en termes de biodiversité, de la forêt décidue des Grands-Lacs et du Saint-Laurent. Les forêts mésiques, à drainage modéré, y sont donc dominées par l’érable à sucre (Acer saccharum), accompagné du caryer cordiforme (Carya cordiformis) et de nombreuses autres espèces.

Coupe du paysage typique de la région montrant l’occupation actuelle du territoire en fonction du dépôt (tiré de Lauzer 2002).

Le paysage agro-forestier actuel de Godmanchester n’est pas le résultat d’une vision de développement rural, mais plutôt des types d’occupation et d’utilisation du territoire, qui sont eux déterminés par le dépôt en place (voir les figures). Deux types d’occupation du territoire sont ici importants : l’agriculture et la forêt. Comme pour le reste de la région, la colonisation de Godmanchester s’est fait tardivement. Les premiers colons, des États-Uniens d’origine européenne, sont venus de la Nouvelle-Angleterre par la rivière Chateauguay. Vers 1795 quelques-uns de ces premiers colons se sont installés sur les basses terres de ce qui est aujourd’hui Huntingdon. Au début des années 20, certain de ces pionniers ont quitté la rivière pour aller plus loin sur la crête morainique. Si bien que le recensement de 1825 révéla qu’une grande partie des lots du Yankee Ridge (aujourd’hui le Chemin Ridge) étaient occupés et utilisés pour l’agriculture avant que ne soit complétée l’occupation des lots de la rivière.

En résumé, les premiers colons n’ont pas occupé la plaine argileuse aujourd’hui utilisée pour l’agriculture. À cette époque, la plaine était mal drainée et dominée par des milieux humides et arbustifs. Ils ont investi la plaine beaucoup plus tard, alors que des réseaux de fossés de drainage ont été établis. Les dépôts morainiques (till), maintenant recouverts de forêts, ont d’abord été utilisés pour l’agriculture. Encore aujourd’hui ont y trouve des pâturages actifs ou abandonnés récemment. Les forêts denses qu’on y trouvait autrefois ont d’abord été exploitées. Et nous avons aujourd’hui les preuves, grâce aux actes de vente de bois notariées de l’époque, que la composition de cette forêt était différente des forêts secondaires qui ont repoussées sur les moraines depuis. De cette forêt précoloniale il ne reste qu’un seul petit témoin protégé; la réserve écologique de Muir. Cette forêt est aussi dominée par l’érable à sucre, mais avec une forte codominance du hêtre (Fagus grandifolia) et de la pruche (Tsuga canadensis), deux espèces beaucoup moins communes dans l’érablière à caryer, aujourd’hui considérée comme étant associée aux perturbations humaines.

Pour enregistrer votre découverte, envoyez un courriel au propriétaire avec les réponses aux quatre questions suivantes:

  • Les coordonnées ci-haut sont approximatives. Quelles sont les coordonnées exactes, sur le chemin Carr Front, où l’affectation du territoire change drastiquement (au nord-est des coordonnées ci-haut)?
  • Nommez les deux occupations du territoire se trouvant de part et d’autre de ce nouveau point
  • Expliquez, à l’aide de ce qui précède (ou d’une pelle!), le type et l’origine du dépôt (sol) sur lesquels elles reposent
  • Qui occupait ce territoire bien avant les Européens? Reprenez votre vélo, poussette ou auto, et roulez un peu plus de 3km vers le nord-ouest sur la Montée Carr (devient la Montée Cooper) pour trouver la réponse. Une belle visite vous y attend, et qui sait, peut-être même une cache!

Veuillez attendre la confirmation avant d’enregistrer votre visite; assurez-vous que je puisse vous rejoindre en m'écrivant directement ou en cochant l'option appropriée pour joindre votre adresse courriel à votre réponse.

 

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Godmanchester :

Two hundred years of relationships between biophysical and human factors

The relationships between vegetation communities, geophysical determinants, and human occupancy in this region have been studied for over 25 years by a team of researchers from the Institut de recherche en biologie végétale (Université de Montréal) (short bibliography below). It has become an important laboratory in landscape ecology because of its geographical location and geological and human history. The region remained nearly uninhabited until the end of the 18th century, thus allowing researchers to attempt the reconstitution of the pre-colonial vegetation, and to relate present day vegetation to geological and human history. Nearly two hundred years of severe deforestation, cattle grazing, and drainage of wetlands have resulted in a complex vegetation mosaic. Today, the clay plains are used for agriculture, and the moraine deposits are colonized by fragmented secondary forests. But it wasn’t always like that, so how did this happen?

Godmanchester is a rural municipality located in the Haut-Saint-Laurent, in the southernmost part of the province of Québec, Canada. An enormous glacier covered this region a long time ago. The weight of the Laurentian Ice Sheet caused the surface of the crust to deform and warp downward. When the climate got warmer and the glaciers melted, the weight of all this ice was such that the continent remained depressed for several thousand years. Sea water from the Atlantic Ocean could thus penetrate and fill this depression, creating what was later named the Champlain Sea. It occupied the St. Lawrence valley from about 12 000 to 9000 years ago.

Glacial recession left numerous moraine islets and ridges lying parallel to the St. Lawrence River. The road on which you came, appropriately called “Ridge”, runs along one such moraine. Lowlands were themselves filled and covered with the nutrient-rich marine clay deposits of the post-glacial Champlain Sea. Three broad types of deposits are thus important on the territory of Godmanchester: the morainic deposits, creating stony soils (or till) on islets and ridges, marine clay deposits filling the matrix between the islets, and two large biogenic peat deposits (the Small and Large Teafields). All these deposits sit on top of sedimentary bedrock composed of Potsdam sandstone and Beekmantown dolomite.

The region belongs to the sugar maple-hickory zone of the deciduous forest of the Great Lakes and St. Lawrence River area. Mesic forests, located on moderately drained soils, are thus generally dominated by sugar maple (Acer saccharum), and accompanied by bitternut hickory (Carya cordiformis) and a cohort of other species, as this is the richest region of Québec in terms of biodiversity.

Schematic illustration of landscape dynamics from the pre-colonial period (1785) to today (2000) (from Domon and Bouchard 2007).

But the present day agro-forested landscapes of Godmanchester are not the result of deliberate landscape policies, but rather of the dominant types of occupation and land-uses, which are in turn determined by geomorphological deposits (see Figures). Two types of land-use stand out as particularly significant: agricultural use and forests. As is true of the region in general, Godmanchester was colonized late. The first pioneers were Americans of European origin, who came from New England via the Chateauguay River. Around 1795, some of these early immigrants settled in scattered locations on the lowlands near the present-day city of Huntingdon. At the beginning of the 1820s, some of the early American pioneers began to venture away from the rivers toward the morainic ridge. In fact, the census of 1825 revealed that, in the mid-1820s, many of Yankee Ridge’s (now “Chemin Ridge”) lots were occupied and used for agricultural production before all of those bordering the rivers were settled.

In short, the first settlers did not occupy and cultivate the clay plains that are now used for agriculture. Back then, the plains were poorly drained, and dominated by shrubs and wetlands. The plain was occupied much later, as networks of drainage ditches were established throughout. The morainic deposits (till), now covered with forests, were actually first occupied for agriculture. Active or recently abandoned pastures are still found there today. The dense forests they supported were first cleared, and we have proof from notary deeds of wood sales that the pre-colonial species composition of the forest was somewhat different than that of the present day secondary forest growing on the moraines. Of that original forest, only one example remains, and is now protected as the Muir ecological reserve. It is also dominated by maple, but with a co-dominance of beech (Fagus grandifolia) and hemlock (Tsuga canadensis), both of which are much less represented in the maple-hickory stands which we now consider to be the result of human disturbance.

To log your discovery, email the owner with answers to the following four questions:

  • The coordinates above are approximate. Standing on Carr Front road, what are the exact coordinates at which land-use changes drastically (to the north-east of the given coordinates)?
  • Name the two land-uses found on either side of that location
  • Explain, using the above (or a shovel!), the type and origin of the deposit (soil) on which they sit
  • Who occupied this territory long before the Europeans? Go back to your bike, stroller or car, and go up 3km to the north-west along Montée Carr (which becomes Montée Cooper) to find the answer and a nice way to end your trip in Québec’s south (who knows, maybe there’s even a cache there!).

Please wait for the owner’s approval before logging your visit, and make sure I can reach you by emailing me directly or checking the option to send your email address along with your answer

 

Alain Paquette Ph.D.

Chercheur postdoctoral au Centre d’étude de la forêt (CEF) en écologie forestière

Postdoctoral researcher in forest ecology at the Center for Forest Research (CFR)

 

Courte bibliographie/ Short bibliography

Bouchard, A. et G. Domon. 1997. The transformations of the natural landscapes of the Haut-Saint-Laurent (Québec) and their implications on future resource management. Landscape and Urban Planning 37: 99-107.

Brisson, J. et A. Bouchard. 2003. In the past two centuries, human activities have caused major changes in the tree species composition of southern Québec, Canada. Écoscience 10(2): 236-246.

Domon, G. et A. Bouchard. 2007. The landscape history of Godmanchester (Quebec, Canada): two centuries of shifting relationships between anthropic and biophysical factors. Landscape Ecology 22(8): 1201-1214.

Lauzer, D. 2002. Forêts du sud du Québec; L'Erreur australe? Quatre-Temps 26(1): 10-12.

 

Additional Hints (Decrypt)

[Il faut apprendre quelque chose pour enregistrer une earthcache; une simple photo ne suffira pas. Des versions plus grandes des figures sont placées dans la galerie] [To log an earthcache you need to have learned something. A simple photo will not do. Larger versions of the figures are available in the gallery]

Decryption Key

A|B|C|D|E|F|G|H|I|J|K|L|M
-------------------------
N|O|P|Q|R|S|T|U|V|W|X|Y|Z

(letter above equals below, and vice versa)