CORBELIN "Cité de la soie"
Commune alors essentiellement agricole, CORBELIN bénéficiera, à partir des années 1600, de l'effort entrepris en France pour développer l'élevage du ver à soie, afin de favoriser l'essor de la soierie lyonnaise. D'importantes plantations de mûriers sont effectuées dans notre région, qui va se doter, dans les années 1750 à 1850, de nombreuses magnaneries réputées (local où se pratique l'élevage des vers à soie). A tel point que Louis XIV, dans une lettre au gouvenrement de Lyon, demande que les fils de soie proviennent des magnaneries de Vézeronce et de CORBELIN pour la confection de ses bas et ceux de la Cour. Cette réputation de CORBELIN appellera tout naturellement les premières filatures en 1847. Au début du XXe siècle, la commune se développe grâce à l'industrie textile : il existe plusieurs usines de tissage, dont l'usine Donat implantée au coeur du village et qui fabrique des tissus de soie "façonnés", aux motifs compliqués destinés à la confection de produits de luxe. Elle a employé jusqu'à 400 personnes. Georges Donat a également été maire de Corbelin de 1896 à 1919 (5 mandats !). Dans les années 1900 commence la crise du textile, entraînant progressivement réduction d'activités et fermetures.
CORBELIN et son église avec son ancien prieuré
Eglise et prieuré sont étroitement liés dans l’histoire de CORBELIN. De 1129 jusqu’au Concordat de 1801, la paroisse appartient au Diocèse de BELLEY. Du prieuré de CORBELIN dépendent les églises de St-Barthélemy de Faverges, de St-André d’Avolin, de Romagnieu et de St-Symphorien de la Bâtie-Mongascon.
Le premier prieuré de CORBELIN se nommait CORBEL. Certains y verraient l’origine du nom de notre village… Détruit, incendié à plusieurs reprises, le prieuré fut reconstruit et modifié au cours des siècles. En 1640, on érige une petite église (315 m²) sur l’emplacement d’un édifice plus ancien. Dans le chœur se trouvent le maître-autel placé sous le vocable de Notre Dame de la Compassion, patronne de la paroisse, et le tombeau des prêtres desservants. A droite, au fond de l’abside, on accède à la sacristie, engagée dans les dépendances du prieuré (ancien Musée municipal François GUIGUET). Plusieurs chapelles sont alors fondées, dans l’église, par la famille des Virieu-Beauvoir, marquis de Faverges et par les Seigneurs de Champlevé où ils avaient aussi leur tombeau. Le Sieur Bernard Portin, de la famille des Portin de la Porte, avait également son tombeau dans l’église. Il ne subsiste de ce monument que le chœur et le clocher.
En 1695, le prieuré est restauré, grâce à un généreux donateur, le seigneur Joseph Gratet de DOLOMIEU, qui fut prieur de 1678 à 1728. En 1773, la bulle du pape Clément XIV sécularise l’Odre de Saint-Ruf et le prieuré devient paroisse en 1774 ; les biens du Prieuré de Notre-Dame de CORBELIN furent unis à ceux du séminaire de Belley. A la Révolution, les chanoines quittent définitivement CORBELIN. Il faut laisser passer la tempête révolutionnaire et attendre le Concordat de 1800 pour voir la paix religieuse rétablie.
En 1810, l’Evêché de Grenoble acquiert les bâtiments du prieuré. Le 18 mai 1882, il érige la Congrégation des Sœurs du Tiers-Odre de la Pénitence de Saint François à Corbelin. De 1854 à 1865, d’importants travaux d’agrandissement et de surélévation du clocher sont entrepris. Le 16 avril 1872 l’église présente alors son aspect actuel. On continue cependant l’embellissement intérieur : 3 autels, une table de communion en pierre blanche, installation des boiseries du chœur (en provenance de l’ancienne église de Bourgoin), du chemin de croix.
Le prieuré est donc devenu couvent. Les sœurs sont infirmières, institutrices, et leur vie est liée à celle du village. En 1898, elles fondent une école privée de filles. En 1958, elles quittent définitivement le prieuré qui sera racheté par la commune en 1972 pour être transformé en logements individuels.
En 1999 Corbelin devient l'un des 27 clochers de la Paroisse Saint-Pierre du Pays des Couleurs.
(source : site de la mairie de Corbelin)